Réalisateur et producteur hollywoodien, Oliver Stone est un des admirateur des régimes dictatoriaux et ami de Vladimir Poutine. Récemment il a tourné un nouveau documentaire nommé «Revealing Ukraine». Le réalisateur de ce documentaire est Ihor Lopatenok, connu par d’autres œuvres comme «Ukraine on fire» («L’Ukraine en feu», une ribambelle de clichés de la propagande russe). Les personnages principaux de ce film sont un politicien pro-russe, Viktor Medvedchuk, et le président russe Vladimir Poutine. Ces politiciens exposent leurs versions de «ce qui s’est réellement passé» en Ukraine, cette «histoire jamais dévoilée». StopFake.org en a examiné les principaux narratifs de propagande et les fakes répétés dans ce film, utilisés dans leur guerre contre Kiev.
A propos de la fédéralisation
(A partir de 08:16) «Selon les documents officiels de la maison Blanche, je suis soumis à des sanctions américaines, car je défends les principes du fédéralisme pour la structure de l’état en Ukraine. C’est étrange: un pays qui est une fédération se déclare en opposition à l’établissement d’une fédération en Ukraine», – a déclaré Viktor Medvedchuk.
(A partir de 08:39) «Il est intéressant que Joe Biden, le vice-président des États-Unis partage le point de vue de Medvedchuk à propos d’une nécessité d’accorder plus de liberté aux régions de l’Ukraine. En tout cas, le 8 décembre 2015, lors de son discours dans la Verkhovna Rada à Kiev, il (Joe Biden – ndlr.) a pratiquement répété les idées du leader de l’opposition ukrainienne, selon lesquelles les problèmes avec la fédéralisation son presque devenus un vrai obstacle pour l’unification de notre nation».
C’est un mensonge. Le document indiqué ne contient pas cette information, affirmant que Viktor Medvedchuk «défend les principes de la construction d’une structure fédérale d’État». En réalité, selon le document officiel du Trésor américain, qu’a cité Medvedchuk, il est indiqué que le leader du «Choix ukrainien», Viktor Medvedchuk est soumis à des sanctions, ainsi que Aksenov, Konstantinov et Yanoukovich, «pour leur rôle dans une activité ou politique, qui menace la paix, la sécurité, la stabilité, la souveraineté ou l’intégrité territoriale de l’Ukraine».
En plus, affirmer que l’idée de Medvedchuk d’accorder plus de la liberté aux régions est partagée par un politicien américain, Joe Biden est une manipulation. Les propos de Biden ont été déformés. Lors de son discours, il a déclaré ceci: «Parce que, comme vous le savez tous, la lutte pour la liberté de l’Ukraine ne se limite pas seulement aux champs de bataille à l’est. La réforme constitutionnelle, qui comprend une réforme judiciaire et la décentralisation, ne menace nullement votre souveraineté. Cela ne fait que le renforcer. C’est une étape majeure dans la création d’une nouvelle nation forte. Et cela est important pour le projet ukraino-européen. Le sujet du fédéralisme a presque empêché l’émergence de notre nation». StopFake.org a déjà réfuté ce fake.
Ci-après, Viktor Medvechuk raconte à Oliver Stone que l’Ukraine a toujours fait partie d’autres états, et qu’une «division conditionnelle» a toujours existé. «Il y a toujours eu une scission en Ukraine et la menace d’une fragmentation de l’état persiste», a-t-il dit.
«L’Ukraine dans ses frontières territoriales actuelles, est une union territoriale», a dit Medvechuk. «L’erreur du gouvernement actuel consiste à tenter de construire une identité pour tout le pays, parlant des langues différentes, professant des religions différentes, ou les gens évaluent différemment des faits historiques. Ce gouvernement tente de construire cette identité sur la base d’une identité proche seulement d’une partie du peuple, d’une partie de la population (pour les régions de Lviv, Ternopil, Ivano-Frankivsk – ndlr.) (à partir de 13:58 de la vidéo). Ensuite, le politicien affirme que cette identité ne s’établira jamais dans toute l’Ukraine.
La déclaration, que l’Ukraine n’est qu’un rassemblement territorial où vivent des gens d’identité différente est fausse. Des sondages effectués chaque année dans le pays montrent que la majorité des répondants se considèrent surtout comme des citoyens ukrainiens, ainsi, «l’identité nationale commune domine» (58,6 % en 2018). «L’identité territoriale (lieu de résidence) (22,7 % en 2018)», selon les données de la Fondation «Les initiatives démocratiques» en hommage à Ilko Koucheriv. StopFake.org a déjà réfuté des fakes à propos de la situation linguistique contemporaine en Ukraine.
A propos de la langue russe
La nouvelle loi sur la langue ukrainienne n’a pas non plus été épargné dans ce film.
«Cette loi a suscité une forte critique, au centre du pays, ainsi qu’à l’étranger. L’Ukraine est un État politique, où le russe prend la deuxième place en importance et en prévalence. Par sa décision, la Verkhovna Rada a interdit la langue maternelle de près de la moitié des citoyens du pays» (à partir de 14:55).
En fait, personne n’a interdit aux Ukrainiens de parler d’autres langues, à part la langue ukrainienne. Il ne s’agit guère d’une ukrainisation forcée. La langue russe n’est pas interdite en Ukraine, et que son usage n’est absolument pas réprimé, contrairement à la situation de la langue ukrainienne en Russie. L’Ukraine prend des mesures pour renforcer et soutenir le développement de la langue d’état, l’Ukrainien, sans poser aucune restriction à l’usage en privé de toutes les langues parlées dans le pays.
Les snipers du Maidan
Plus tard, on parle d’Euromaidan et du dossier Centurie Céleste (l’épisode où 100 manifestants pacifiques ont été assassinés par des snipers à la solde du régime pro-russe lors des protestations du Maidan – ndrl). Un Canadien d’origine ukrainienne, Ivan Kachanovsky, également mentionné par l’ex-président Viktor Yanoukovich, s’exprime en temps qu’«expert» dans ce film.
«Les faits importants à propos du massacre du Maidan ont été ignorés au cours de cinq années d’enquête officielle. A titre d’exemple, les snipers étaient stationnés dans les bâtiments contrôlés par les manifestants», affirme-t-il. Il a également prétendu que «des victimes ont été amenés dans certains endroits, prévus d’avance pour leurs assassinat et un tournage» (à partir de 22:19 de la vidéo).
«Les preuves dont on dispose montrent «une trace géorgienne», – dit Oliver Stone à Vladimir Poutine (à partir de 25:40 de la vidéo).
Il convient de spécifier que pour créer une image négative d’EuroMaidan et le compromettre, la télévision russe a diffusé un «reportage» d’un journaliste italien, Gian Micalessin, intitulé «Maidan – Les Snipers témoignent…» («Ukraine, les vérités cachées»). Ce fake a vite dépassé les frontières de l’Italie. A lire ici.
Par Olena Churanova.