Ce ne sont pas du tout les sanctions anti-russes, mais la baisse de la consommation de vin rouge et la chute de la demande chinoise qui sont les principales causes de la crise de l’industrie viticole française.
« La destruction des invendus et l’abattage des vignes sont la conséquence, pour les agriculteurs français, de la participation de leur État à la guerre des sanctions contre la Russie », tel est le message massivement diffusé par les médias russes et les « chaînes Z » de Telegram.
Les moyens de propagande assurent à leurs lecteurs que ce sont les sanctions contre la Russie qui sont la cause principale de la crise de l’industrie du vin.
Fin août, on a appris que le gouvernement français avait décidé d’allouer 200 millions d’euros pour détruire les excédents de vin et soutenir les producteurs qui ont décidé de se reconvertir dans la production d’autres produits, comme, par exemple, les olives. Selon l’Association des agriculteurs de Bordeaux, on assiste actuellement à une baisse importante des prix du vin, à sa surproduction et à de graves difficultés financières pour un tiers des viticulteurs de la région.
La propagande du Kremlin a décidé d’utiliser la nouvelle de la crise du vin en France pour étayer son discours de propagande selon lequel les sanctions anti-russes détruiraient les économies de l’Union européenne. En réalité, la crise du secteur vitivinicole couve depuis longtemps, et la principale raison n’est pas du tout les sanctions antirusses, mais une baisse de la consommation de vin rouge et une chute de la demande de la part de la Chine.
La consommation de vin rouge a également baissé de manière significative en France au cours des dernières décennies, les Français ayant commencé à privilégier la bière artisanale. Les données de la Commission européenne pour juin 2023 montrent que la consommation de vin a également diminué dans d’autres pays de l’UE : de 7 % en Italie, de 10 % en Espagne, de 15 % en France, de 22 % en Allemagne et de 34 % au Portugal. Une étude réalisée par le conglomérat médiatique RTL en 2022 a révélé que la consommation de vin rouge a chuté de 32 % au cours de la dernière décennie, principalement dans la tranche d’âge des 18 à 35 ans. Parallèlement, certaines études suggèrent qu’en 2023, les ventes de bière dans les supermarchés français pourraient dépasser les ventes de vin pour la première fois.
La baisse de la demande a entraîné une chute importante des prix. Selon le ministère de l’agriculture, au second semestre 2022, le prix du vin rouge de Bordeaux a chuté de 21 % par rapport au prix moyen des cinq années précédentes. Politico écrit que pour de nombreux viticulteurs, le meilleur choix est de détruire leurs vignobles et de recevoir une compensation de l’État plutôt que de continuer à produire du vin.
En ce qui concerne les exportations, ce n’est pas du tout la Russie, mais la Chine qui est le principal consommateur de vin rouge français. Politico rapporte que l’arrêt des importations de vin par la Chine pendant la pandémie de coronavirus a sans aucun doute eu un impact négatif sur l’ensemble de la filière viticole française. Et si les exportations ont repris, elles n’ont pas encore atteint les niveaux d’avant la pandémie. Selon le Conseil interprofessionnel des vignerons de Bordeaux, les exportations de vins de Bordeaux vers la Chine ont chuté de près d’un quart par rapport à l’année précédente en 2022.
Auparavant, StopFake a déjà réfuté de telles informations mensongères dans les documents : « Fake: l’économie finlandaise « s’effondre » à cause des sanctions et de l’OTAN – le taux d’inflation dans le pays était de 40%« , « Fake: « l’économie de l’Allemagne s’est effondrée à cause de la Russie« , « Fake: les sanctions anti-russes « ont détruit l’économie de l’Ukraine« .