Le sous-secrétaire à la politique de la défense des États-Unis, Colin Kahl, n’a pas indiqué qu’il fallait interrompre les livraisons de HIMARS à l’Ukraine. Comme auparavant, les États-Unis continuent à soutenir l’Ukraine dans la guerre déclenchée par la Russie. Mais ce faisant, l’administration américaine analyse quel type d’armes est nécessaire en temps voulu et quelles sont Les possibilités réelles. Le Pentagone considère désormais que le nombre de HIMARS fournis est suffisant, et qu’il est nécessaire d’assurer un approvisionnement régulier et ininterrompu de munitions pour ces systèmes d’armes et d’autres.
Les médias russes et pro-Kremlin affirment que «ce n’est pas la peine pour l’Ukraine d’attendre» les HIMARS et les missiles américains. Ils se réfèrent aux propos d’un haut responsable du Département de la Défense des États-Unis, Colin Kahl, en les déformant.
Que s’est-il réellement passé ? Lors de son briefing au Pentagone le 8 aout, Colin Kahl a d’abord souligné que les États-Unis «avaient l’intention de continuer à aider l’Ukraine à assurer sa sécurité car il s’agit d’une invasion injustifiée de la Russie et non provoquée par l’Ukraine». Il a ajouté que les États-Unis «veillaient à fournir aux Ukrainiens les armes nécessaires en fonction de la modification des conditions sur le champ de bataille. Nous travaillons jour et nuit pour répondre aux demandes prioritaires d’assistance à la sécurité de l’Ukraine. Nous livrons des armes provenant des réserves américaines lorsqu’elles sont disponibles et aidons à la livraison d’armes par les alliés et les partenaires quand leurs systèmes sont mieux adaptés aux besoins de l’Ukraine».
A la question de savoir pourquoi davantage de HIMARS ne sont pas envoyés en Ukraine, et si la capacité a été atteinte pour ce qu’il était possible d’obtenir directement des stocks du ministère américain de la Défense, Colin Kahl a déclaré:
«Tout d’abord, nous avons envoyé 16 systèmes HIMARS, ce qui est en fait un nombre assez considérable. Là encore, il ne s’agit pas de systèmes que nous estimons nécessaires par centaines pour obtenir des résultats tangibles. Ce sont des systèmes de guidage de missiles pour des types de cibles très spécifiques, et les Ukrainiens les exploitent comme tels. Les Britanniques ont également fourni trois systèmes M270 MRS qui sont exactement les mêmes. Mais le HIMARS est essentiellement un camion. Le système britannique est sur un châssis de véhicule blindé, essentiellement comme un véhicule de combat Bradley, et peut embarquer deux caisses au lieu d’une. Mais ils tirent les mêmes missiles. Les Britanniques en fournissent trois – ou en ont fourni trois. Les Allemands se sont également engagés à en livrer trois. Donc ainsi, nous constatons que les Ukrainiens s’en sortent bien avec le nombre de systèmes fournis, et la priorité est maintenant d’assurer l’approvisionnement constant de ces GMLRS [Guided Multiple Launch Rocket System /systèmes de lance-roquettes multiples guidés]. En outre, cela s’applique également aux obusiers M777, pour lesquels nous avons fourni un très grand nombre de systèmes. Il y a aussi des alliés et des partenaires, et la priorité est d’assurer un approvisionnement régulier et ininterrompu de munitions pour que les Ukrainiens puissent poursuivre leurs combats».
Ainsi, il n’est pas question d’arrêter les livraisons de HIMARS à l’Ukraine. Ses alliés soulignent simplement que les quantités livrées sont jugées actuellement suffisantes et que leur priorité sont désormais les munitions. Donc, les déclarations de la propagande russe à ce propos sont fausses.
Il convient de préciser que selon le démocrate Adam Smith, chef de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, le pays et les alliés ne pourraient probablement pas satisfaire la demande ukrainienne de systèmes HIMARS, mais qu’ils en fourniraient le maximum.
«Ce n’est pas un fait que nous avons exactement 50 de ces appareils dans notre arsenal. Je pense que l’objectif est maintenant d’atteindre le nombre de 25-30 lance-roquettes multiples. Et ce sera une combinaison de HIMARS et de quelques systèmes MLRS du Royaume-Uni et d’autres pays. Nous essaierons d’en fournir autant que possible. Mais 50 ou 60 lanceurs seront difficiles à assembler et à fournir, cependant, nous voulons atteindre un chiffre de 25 ou 30 et fournir autant d’artillerie et de missiles pour ces systèmes que nous le pouvons» a assuré le membre du Congrès.
Le flux de fausses information en provenance de Russie à propos de l’utilisation effective des HIMARS par les Ukrainiens a pris une ampleur énorme. Stopfake en a déjà démenti plusieurs «Infox: La Russie affirme avoir détruit deux HIMARS américains dans l’est de l’Ukraine», «Photo manipulée: La Russie «a éliminé plusieurs HIMARS» près de Kharkiv».