En réalité, il s’agit d’une initiative bénévole à Ivano-Frankivsk : ces militants veilleront au respect de la législation linguistique et encourageront l’apprentissage de la langue ukrainienne, sans avoir le pouvoir de sanctionner les contrevenants. La loi linguistique régule l’utilisation de la langue d’État dans la sphère publique et ne concerne pas les interactions personnelles.
La propagande russe revient à son sujet de prédilection : les histoires sur la violation des droits des russophones en Ukraine. Cette fois, l’agitprop parle de « patrouilles linguistiques » qui seraient mises en place à Ivano-Frankivsk par les autorités locales.
« Les habitants ‘hospitaliers’ d’Ivano-Frankivsk ont accueilli les réfugiés avec des prix élevés pour les appartements à louer. Maintenant, ils s’apprêtent à leur interdire de communiquer en russe », écrivent les Arguments et les Faits.
Capture d’écran — aif.ru
La propagande russe utilise de tels récits pour justifier la nécessité de protéger les droits de la population russophone et de mener une guerre contre l’Ukraine.
À Ivano-Frankivsk, il a effectivement été proposé de créer de soi-disant « patrouilles linguistiques », initiative lancée par le maire d’Ivano-Frankivsk, Ruslan Marcinkiv. Mais il ne s’agit pas de « pratiques nazies », mais plutôt de la promotion de l’apprentissage de la langue ukrainienne ainsi que du respect de la législation ukrainienne, selon laquelle la langue ukrainienne est obligatoire dans tous les domaines de la vie publique. En même temps, la législation ne concerne pas les interactions personnelles, la religion, et ne prévoit aucune responsabilité pénale pour violation de ses normes.
Marcinkiv lui-même a expliqué que ces patrouilles feraient des remarques tolérantes sur l’utilisation de la langue russe et proposeraient des cours de langue. Il a également précisé qu’il s’agissait d’une initiative bénévole, que ces bénévoles n’auraient pas de pouvoirs particuliers et qu’ils ne sanctionneraient pas les contrevenants.
« Ils diront : ‘Nous vous demandons d’utiliser la langue d’État, si vous avez des difficultés à parler ukrainien, vous pouvez suivre des cours pour vous faciliter la communication' », a déclaré Ruslan Marcinkiv.
Cette initiative a également été commentée par le Commissaire à la protection de la langue d’État, Taras Krement, qui a souligné qu’Ivano-Frankivsk était le seul centre régional sans programme linguistique. Par conséquent, le maire peut créer des groupes de travail pour surveiller le respect de la législation linguistique. Cependant, il a indiqué que le choix du nom de ce programme était très important.
« Mais un aspect très important sur lequel je voudrais m’arrêter. Bien que ce travail soit effectué, il est essentiel de bien nommer ces groupes de travail. Comme Ruslan Marcinkiv a qualifié ces regroupements d’inspections linguistiques, la propagande russe a commencé à diffuser de la désinformation selon laquelle les citoyens ukrainiens seraient persécutés en raison de leur langue », a souligné Krement.
Il a également noté qu’en 2024, jusqu’à dix plaintes avaient été déposées auprès du Commissaire à la protection de la langue d’État par des habitants de la région d’Ivano-Frankivsk. Auparavant, StopFake avait démenti le fake selon lequel la langue russe aurait été soi-disant interdite en Ukraine et qu’un « génocide linguistique » aurait été initié.