Andreas Umland
01st November, 2016
Quelles sont les origines du conflit armée qui déchirait l’est de l’Ukraine depuis 2014? Quel était le rôle joué par Moscou dans l’émergence et l’escalation de la confrontation initialement pacifique au bassin du Donets (Donbass), après la victoire de la révolution de Maïdan? Quand, comment, et dans quelle mesure Moscou était engagé au conflit? Quelle importance relative tenaient les sources locales du conflict par rapport aux éléments externes, c’est-à-dire, les activités clandestines du Kremlin en Ukraine?
Ces questions-ci proviennent non seulement d’un milieu académique. Les réponses à ces questions auront des implications profondes pour le raisonnement, les décisions, et la démarche diplomatique occidentale en ce qui concerne la Russie et l’Ukraine au cours des prochaines années. Récemment, des nouvelles données sont apparues qui rendent la situation plus claire.
Par example, les observateurs de la Russie ont remarqué recémment une fuite des courriels envoyés et réçus par le bureau de Vladislav Surkov, conseiller officiel du Président Poutine, responsable pour la politiques envers l’Ukraine ainsi que les états satellites de Moscou dans le nord de la Georgie.
Est-ce que cette affaire Surkov ont renouvelé la discussion de l’implication de Moscou dans la guerre soi-disant civile et l’émergence des ‘républiques populaires’ vers l’est de l’Ukraine? Ces révélations confirment encore que le conflit dans l’est de l’Ukraine étaient en grande partie un projet du Kremlin. Ce n’est qu’une partie de la politique de Moscou menant à la déstabilisation de l’état ukrainien après la victoire de la révolution de Maïdan en février 2014.
En tout cas, même si les révélations Surkov comprennent des nouveaux renseignements importants, ces révélations ne changent pas notre compréhension du conflit russo-ukrainien. Ces renseignements sont seulement des données empiriques pour vérifier les interprétations conventionnelles de la nature du conflit dans la région de Donbass comme une invasion coverte de l’Ukraine par la Russie. Mais deux mois auparavant, il y avait une autre fuite contestant l’interprétation conventionnelle de l’origine du conflit en Ukraine. Il s’agit de la préhistoire des événements qui ont mené à la naissance de la guerre de basse intensité au bassin du Donets, en avril 2014.
Nouvelle preuve de l’engagement de la Russie
En août 2016, le procureur général de l’Ukraine avait publié une vidéo montrant plusieurs conversations entre Sergey Glazyev, conseiller présidentiel de la Fédération de Russie, et plusieurs activistes pro-Kremlin (d’origine russe ainsi que d’origine ukrainienne) situés au sud et à l’est de l’Ukraine. Ces conversations étaient enregistrées vers la fin de février ou le début de mars en 2014. Ces conversations démontrent le soutien secrètement apporté par Moscou aux manifestations antigouvernementales dans les régions russophones de l’Ukraine après les événements de Maïdan le 21 février 2014.
Ces enregistrements indiquent la participation de l’etat russe ou bien, d’une organisation formellement non-gouvernementale dirigée par le Kremlin au départ. Ces enregistrements indiquent également la coordination et le financement des réunions séparatistes ou des manifestations en Crimée et dans les capitales régionalles de l’est et du sud de l’Ukraine immédiatement après les événements de Maïdan.
Le 1er mars 2014 dans la ville de Zaporizhzhia au sud-est de l’Ukraine, Glazyev, le conseiller de Poutine, informe son interlocuteur Anatoliy Petrovich: « J’ai un ordre de mobiliser tout le monde, de mobiliser le peuple. Il faut que les gens se regroupent autour de la place principale [de Zaporizhzhia] en demandant l’assistance de la Russie pour réagir contre les Banderites [en référence à Stepan Bandera, ultra-nationaliste ukrainien qui avait lutté contre le pouvoir sovietique, finalement assassiné par un agent du KGB à Munich en 1959]. Un personnel spécialement formé doivent chasser les Banderites du bâtiment du conseil régional. Puis, il faut organiser une réunion du conseil régional, créer un comité exécutif régional, doter de ce comité un pouvoir exécutif, et puis rendre la police soumise à ce nouveau conseil exécutif. J’ai des ordres directs de la direction [russe] – il faut mobiliser le peuple partout en Ukraine. C’est -à-dire, il faut diriger le peuple dans les rues, comme on a fait à Kharkiv – selon cet exemple! Et tout de suite! Car, vous voyez, le président [Poutine] avait déjà signé un décret [présidentiel]. Cette opération est déjà déclanchée et il y a certains renseignements indiquant que les troupes se sont déplacés déjà. Qu’attendent-ils pour reagir? Nous pouvons pas accomplir tout ça avec seulement de la force [militaire]. Nous utilisons la force seulement afin de soutenir le peuple – rien de plus! Mais s’il n’y a pas de peuple, quel soutien serait possible? »
Largement ignorés par l’Ouest
Ces enregistrements sont devenus un sujet brûlant dans les médias ukrainiens et ils ont aussi provoqué une réaction de colère à Moscou. Mais ces enregistrements étaient largement ignorés par les journaux occidentaux et les ‘think-tanks’ dans l’ouest. Généralement, ils étaient mentionnés seulement en passant dans les reportages sur l’Ukraine par des journalistes européens et américains. Le contenu russe de ces enregistrements était rapidement traduit et annoté par le site internet ukrainien UA Position. Mais, jusqu’à présent, seulement quelques observateurs ont reconnu le rôle essentiel joué par ces enregistrements dans les origines de la guerre hybride menée par la Russie contre l’Ukraine.
C’est peut-être à cause du fait que le bureau de procureur général de l’Ukraine n’avait pas encore publié les enregistrements primaires, seulement la versions annotée. Certains soupçonneraient que ces enregistrements étaient manipulés ou bien ils ne sont pas une représentation fidèle des événements. Mais du coup, c’est peu probable que ces enregistrements étaient simplement falsifiés. Les conversations publiées sont d’une nature interactive, avec des voix facilement attribuées aux personnages existants par rapport aux déclarations audibles dans les vidéos publiées ailleurs. Si c’était vraiment le cas que ces enregistrements étaient falsifiés, le Kremlin aurait déjà présenté la preuve de cette manipulation. Il n’y avait pas même un examen minutieux de la véracité de ces enregistrements audio.
Le manque d’attention internationale par rapport à ces révélations de Glazyev demeure surprenant. S’ils sont authentiques, les révélations vont complétement modifier notre compréhension des origines et de la nature du confit russo-ukranien. L’aspect principal de ces révélations n’est pas leur contenu. Ce qui est vraiment étonnant c’est que ces conversations étaient enregistrées entre février et mars 2014, c’est-à-dire, plusieurs semaines avant la transformation du conflit civil post-Maïdan dans l’est à une guerre soi-disant civile du Donbass.
Avant la publication des révélations de Glazyev, l’interprétation conventionelle des causes du conflit russo-ukrainien c’était que Moscou avaient intervenu – d’abord avec des paramilitaires et puis après avec des troupes réguliers – dans une confrontation entre les citoyens pro-Kyiv et pro-Moscou dans le bassin du Donets. Bien sûr, personne ne doutait le rôle central du Kremlin dans la transformation de ces confrontations initialement pas non-armées mais violentes dans les rues de l’est et le sud de l’Ukraine en une soi-disant guerre civile au printemps 2014. Cependant, il existait déjà un débat concernant la nature des manifestations pro-Moscou précédant l’escalation de la violence armée.
Même plusiers commentateurs ‘russo-centriques’ de la confrontation dans l’est de Ukraine ont remarqué les différences culturelles et régionales entre les régions russophones de l’est et le sud par rapport à les régions ukrainophones dans l’ouest et le centre bilingue. Ces différences étaient la cause pricnipale des tensions dans les villes russophones comme Kharkiv, Luhansk, Donetsk, et Odessa, après les événements de l’Euromaïdan. Les activités populaires post-revolutionnaires, anti-Kyiv des russophones en Ukraine –d’après le récit – avaient mené finalement à leur confrontation avec les pro-occidentaux, nationalistes qui étaient portés au pouvoir à cause de l’Euromaïdan. Les tensions au niveau local avaient mené à un conflit au Donbass auquel le Kremlin se sentait obligé d’intervenir.
La destabilisation des régions russophones.
Bien sûr, le contenu des enregistrements de Glazyev ne réduise pas à néant l’élément des tensions inter-régionales en Ukraine (cette caractéristique n’est pas unique à l’Ukraine en particulier) dans l’émergence du conflit au Donbass. En fait, les conversations publiées ne concernent pas le Donbass mais les régions russophones dans le sud et l’est de l’Ukraine. Nous pouvons inférer que des actions similaires étaient également engagées par la Russie dans la région de Donbass. Et l’engagement du Kremlin dans certaines régions n’est que la pointe de l’iceberg.
D’autre part, les enregistrements de Glazyev peuvent renforcer l’importance des différences régionales dans l’Ukraine russophone – une thèmatique conventionelle dans l’etude des sub-nations post-sovietiques. Ils indiquent que Moscou était engagé dans une tentative de déstabiliser les régions russophones de l’Ukraine. Cependant, Moscou étaient seulement capable d’instiger une pseudo-guerre civile dans la région du bassin du Donets. L’influence de la Russie n’était pas suffisante de faire de même dans les autres zones russophones auxquelles Glazyev et ses partenaires locaux avait soutenu des activités sécessionnistes. La fuite pourrait être considérée comme preuve pour l’importance des facteurs régionaux dans la déstabilisation de l’Ukraine.
Pourtant, les dates d’enregistrement et la mesure dans laquelle Glazyev étaient impliquée dans ces événements pourraient aussi renforcer un autre récit. Ils impliquent que la Russie n’étaient pas une force supplémentaire ou bien une force qui est intervenue tardivement au moment que les manifestations sont devenues violentes et ont incité les accrochages armés en avril 2014. Au contraire, les enregistrements de Glazyev indiquent que Moscou était déjà engagé dans les initiales manifestations non-armées dans l’est et le sud de l’Ukraine immédiatement après les événements de l’Euromaidan, vers la fin de février et le début de mars 2014.
Le Kremlin était au coeur de certaines activités séparatistes plusieurs semaines avant le commencement de la guerre. Quant à l’Ukraine centrale, les activités clandestines de Moscou précédant la guerre parvennaient particulièrement infructueuses, vers la fin de février et le début de mars en 2014.
Curieusement, l’état ukrainien faible – frappé par une la pleine révolution – demeurait suffisament fort pour résister les activités clandestines de Moscou et les attaques non-militaires sur la souverainité et l’intégrité de l’état ukrainien. La seule exclusion partielle, vers la fin de février 2014, c’était la Crimée – où les forces spéciales russes ont joué un rôle important dans le déclenchement du processus sécessionniste.
Le prétexte politique pour le Novorossiya
Après les révélations Glazyev, la généalogie du conflit russo-ukrainien semble différente qu’avant. Moscou, ou bien une partie de la direction russe, vers la fin de février 2014, était en train de déclencher une tentative d’annexer pas seulement la Crimée, mais aussi de grandes parties dans le sud et l’est de l’Ukraine centrale, c’est-à-dire, créer une Novorossiya (une ‘ nouvelle Russie ‘). Mais, pour effectuer cette tâche, des militants locaux pro-russe ont dû créer un prétexte légal ou politique pour une intervention militaire en Ukraine.
Le déploiement de troupes russes à l’étranger était récemment légalisé (au niveau domestique) par une résolution du Conseil de la Fédération spécial adoptée le 1er mars 2014, ce qui donne le Président le pouvoir d’utiliser ‘les forces militaires russes en Ukraine afin d’améliorer la situation publique et politique dans ce pays’ (un droit révoqué en juin 2014). Mais, le public russe et la communauté internationale, avaient encore besoin d’une justification pour ce niveau d’expansionnisme venant d’Ukraine. A cette fin, un document officiel ou un événement particulièrement grave étaient nécessaire en Ukraine pour nourrir la machine de propagande du Kremlin.
Une mesure initiale dans n’importe région ukrainienne serait interpretée par les médias russes comme indication qu’il existe une suffisante quantité de légitimité pour préparer une intrevention ‘humanitaire’ par le Moscou sur la territoire ukrainienne – et finalement annexer les régions occupées oficiellement ou non.
Ce scenario s’est passé plus ou moins en Crimée. Les conversations de Glazyev avec le politicien impérialiste russe Konstantin Zatulin et le séparatiste pro-russe Sergey Aksyonov, dans les enregistrements, illustrent certains détails. Même vers [la capitale de la Crimée] Simferopol, la session principale du parlement de la république autonome qui avait déclenchée la sécession de la Crimée était rassemblée avec l’aide des forces paramilitaires de Moscou, comme un de ses membres, Igor Girkin (‘Strelkov’), avait noté dans un entretien plus tard.
Une tentative similaire – comme les enregistrements Glazyev ont indiqué – était conçue ou prévue, à Kharkiv, Odessa et dans les autres villes. Mais, les requêtes prévues de la part des ukrainiens pour l’assistance russe n’étaient jamais matérialisées, pendant les premières semaies après la Euromaidan. La subséquente ‘guerre civile’ qui s’est déclenchée un mois plus tard au basin Donets était apparemment le plan B de Moscou. C’est possible que le scenario était complètement improvisé, un resultat de la subversion initialement non-armée mais infructueuse, de l’état ukrainien par des activistes dirigées par Moscou, vers la fin de février et le début de mars 2014. Afin de vérifier ce déroulement des événements, il faut faire plus de recherche.
La Russie encouragait les manifestions
Pourtant, les révélations de Glazyev fournissent une preuve directe de ce que la recherche empirique précédente – faite par, parmi autres, Nikolay Mitrokhin, Viacheslav Likhachevand Anton Shekhovtsov, qui ont examiné le rôle de l’extrême droite en Russie – a déjà indiqué. Au moins une cercle importante du Kremlin était déjà en train d’attiser le conflit social dans l’est de l’Ukraine plusieurs semaines avant l’invasion clandestine paramilitaire menée par la Russie. Tandis que Mitrokhin, Likhachev et Shekhovtsov ont mis l’emphase sur les motivations ultra-nationalistes des activistes russes ou bien soutenus par la Russie, les révélations de Glazyev ont illustré la rémunération financière que le Kremlin ou un groupe dirigé par le Kremlin ont donné aux ‘anti-fascistes’ pro-Moscou.
Certainement, on aurait pu soupçonner quelque chose de similaire même avant que les enregistrements de Glazyev ont été publiés. Il y avait déjà deux contradictions évidentes dans la narrative ukrainocentrique des origines du conflit au Donbass. D’abord, les études comparatives régionales ont noté des traits particulièrement non-civil dans la société au Donbass en Ukraine. La population dans l’est de l’Ukraine était caractérisée come plutôt plus pro-soviétique et patriarcale par rapportr au people dans les autres régions en Ukraine. Après l’indépendance de l’Ukraine en 1991, les structures sociales, politiques, et économiques étaient captées par le clan quasi-criminel de Donetsk et son aile politique, le Parti des régions du président Yanukovich.
Dans un tel contexte, en printemps 2014, c’était étonnant comment les parties les plus nostalgiques de l’époque soviétique de la soviété de Donbass étaient capables d’organiser une grande manifestation anti-gouvernementale sans l’aide (dans une capacité officielle) du clan Donetsk. Même avant les enregistrements de Glazyev ont émergé, cette histoire – implicite dans la narrative de la guerre civile au conflit russo-ukrainienne – paraît pas complète.
Deuxièmement, avant le conflit, alors que la région de Donbass était caractérisée par certaine pathologies socio-culturelles, cette région avait une vie sociale structurée et fonctionnante. Le basin de Donets, comme n’importe laquelle région peuplée et moderne du monde, avait un grand nombre des institutions politiques, industrielles, éducationnels, culturelles interconnectés avec des dirigeants bien connus selon les citoyens de Donbass.
Cependant, quand la révolte de Donbass avait commencé en printemps 2014, aucune dirigeant local y avaient pris part. Même si le Donbas avait – comme n’importre autrer société – des importants politiciens, journalistes, médecins, entrepreneurs, écrivains, etc., aucun ou très peu des notables de Luhansk ou Donetsk ont choisi de devenir ni leader, ni participant, du soi-disant ‘printemps russe’ en 2014.
Le seul politicien majeur ukrainien qui était impliqué de façon officielle dans cette insurrection putative au basin Donets était Oleg Tsaryov, un membre notoire du parlement pre-Euromaidan de l’Ukraine (qui, pendant l’hiver de 2013-2014, avait tenté d’expulser pluseurs dizaines d’étrangers, y compris l’auteur, de l’Ukraine). Tsaryov devenait, pour un moment, le Président du Parlement collectif de Novorossia et des républiques autonomes de Luhansk et Donetsk.
Pourtant, Tsaryov ne provient pas du Donbass, mais de l’oblast avoisinant de Dnipro, peut-être la région russophone la plus pro-ukrainienne. Plutôt, les dirigeants de la putative révolte de Donbass et les soi-disants ‘républiques populaires’ étaient des citoyens russes, comme des ultra-nationalistes Igor Girkin [le premier ‘ministre de la Défense’ de la république populaire de Donetsk] ou Aleksandr Borodai [le consultant de Moscou, le premier premier ministre de la république], ou les délégués peu-connus du Donbass – certains d’entre eux étaient aussi des ultra-nationalistes, comme le premier ‘gouverneur du peuple’ de Donetsk, Pavel Gubarev.
Les enregistrements de Glazyev pourraient expliquer le raisonnement pour ces contradictions. Dès le début, l’insurrection apparemment populaire dans l’est et le sud de l’Ukraine était, vers la fin de février 2014, méticuleusement planifiée et guidée de Moscou. Alors, le ‘printemps russe’ au Donbass n’avait pas besoin d’une société civile locale et active. Comme les dirigeants et les moyens nécessaires étaient mis en place par Moscou, la participation des responsables régionaux n’étaient pas tout à fait nécessaire pour déclencher la révolte.
Les repercussions pour Minsk
Cette interprétation des événements doivent non seulement changer les narratives de la ‘crise ukrainienne’, mais elle faut avoir influencer l’approche de l’ouest envers les accords de Minsk. En particulier, l’ouest doit réévaluer son insistance sur la réalisation par l’Ukraine concernant les stipulations politiques des accords de Minsk. C’est évident que l’Ukraine était obligé d’accepter des énormes concessions politiques par rapport à Moscou dans le cadre des offensives militaires sanglantes russes pendant les négocitations des accords de Minsk en septembre 2014 (Ilovaisk) et février 2015 (Debaltseve).
Les enregistrements de Glazyev démontrent aussi que les raisons sociales derrière les nouveux règles politiques au Donbas envisagés dans les accords de Minsk – une forte réduction de la souveraineté de l’Ukraine dans les territoires occupés, est peu probable. Selon l’ouest, une interprétation dominante en ce qui concerne accords de Minsk était celle d’une insurrection initialement de type ‘grassroots’ au Donbass – unn fait qui doivent figurer dans son statut futur. Alors, les enregistrements de Glazyev illustrent que la révolte dans l’est de l’Ukraine était, dès le début, pas aussi populaire que suggérée avant. Si on note la participation russe et la dimension impériale et non locale de cette révolte, la compromise dans les accords de Minsk prendrait une signification bien différente.
Maintenant, il apparaît que la compromise dans les accords de Minsk ne sont plus un résultat de l‘observation de la part des ukrainiens et l‘ouest de certaines particularitiés du bassin Donets. Mais alors, le futur statut spécial de ces territoires occupés semble, surtout après la publication des enregistrements de Glazyev, comme une récompense peverse pour les réussites partielles de la Russie en appuyant des courants séparatistes autrement faible dans l’est de l’Ukraine suivant les événements de l’Euromaidan.
L’Ukraine était en train d’un processus de décentralisation depuis 2014 – un développement non lié aux accords de Minsk mais un résultat direct de la victoire de l’Euromaidan. Un status spécial pour les territoires occupés, comme prévus dans les accords de Minsk, devient alors pas constructif et redondant. Effectivement, tous les régions de l’Ukraine sont en train d’obtenir de nouveaux droits et responsabilitées ainsi qu’une plus grande autonomie. Si le contrôle des territoires actuellement gerés par Moscou est rendu à l’Ukraine, ces territoires pourraient tirer avantage du processus de décentralisation en Ukraine. C’est moins les intérêts régionaux de Donbass et plutôt les succès partiels des efforts de subversion organisés par la Russie qui avait teinté les deux accords entre le gouvernment ukrainien et les pseudo-républiques séparatistes à Minsk. L’ouest devrait se pencher sur ces questions: quand et ensuite comment Kyiv pourrait-elle mettre en place les articles domestiques et politiques de Minsk?
Par Andreas Umland
Andreas Umland est chercheur principal à l’Institut de Coopération Euro-Atlantique à Kiev ainsi que l’éditeur de la série littéraire «Politique et Société Soviétiques et Post-Soviétiques», éditeur-consultant du «Journal de Politiques et Société Soviétiques et Post-Soviétiques», tous les deux distribués par Columbia University Press. StopFake France publie son article avec l’autorisation aimable de l’auteur.
Traduction par: Jenny Yang
Source: European Council on Foreign Relations