Les médias russes Vzglyad, Euronews, Russkaya planeta, Nezavisimaya gazeta, Pronedra etc. ont fait référence à une information publiée par Itar-Tass estimant que «L’ONU s’est inquiétée de l’abaissement du niveau de vie des Ukrainiens, et insiste sur la protection sociale de la population». Ces médias russes ont affirmé que c’est l’adjoint du Secrétaire général de l’ONU aux droits de l’homme, Ivan Shimonovitch, qui a fait cette déclaration pendant un briefing.
Ivan Shimonovitch a présenté un rapport, publié le 3 juin. Il s’agit du «Report on the human rights situation in Ukraine from the February 16th 2014 to May 15th 2016» rédigé par le Bureau des droits de l’homme. La version courte de 53 pages est disponible en russe et en ukrainien. Ce rapport décrit la situation dans l’est de l’Ukraine après deux ans de conflit.
Le rapport conclut que «la situation dans l’est de l’Ukraine reste fragile et instable. Cette situation continue de représenter une menace pour les droits de l’homme, en particulier pour ceux qui vivent près de la ligne de contact et dans les territoires contrôlés par des groupes armés ».
En profitant de ce document, les médias russes ont fait une généralisation et ont déclaré que c’est tout le territoire de l’Ukraine qui constitue une zone de crise. En utilisant cette technique, ces médias ont attribué à l’ONU et son représentant Ivan Shimonovitch, une inquiétude pour toute l’Ukraine ne s’arrêtant pas à la région orientale.
Le journal en ligne Pronedra non seulement a répété le message d’Itar-Tass, mais a ajouté des répétitions et des superlatifs pour renforcer la représentation du calvaire. Il a écrit: «la forte baisse du niveau de vie», alors qu’il est dit dans le rapport «il est à noter l’abaissement du niveau de vie».
StopFake a contacté un représentant de la Mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine, et a reçu la confirmation que dans le discours de Ivan Shimonovitch, il ne s’agissait pas d’une situation dégradée dans toute l’Ukraine. Il s’est seulement exprimé sur la nécessité de mettre en œuvre les accords de Minsk. Selon lui, cette condition permettra d’améliorer la qualité de vie, mais également d’améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays.