L’agence de presse russe Itar-Tass a publié un article relatant l’adoption de la résolution du Sénat sur les sanctions européennes contre la Russie.
Itar-Tass a écrit: «Le Sénat de la France a adopté une résolution prévoyant «l’allègement progressif» des sanctions européennes contre la Russie».
En vérité, cette formulation est très exagérée, parce que le Sénat français n’a pas le pouvoir d’intervenir sur les sanctions adoptées par l’Union Européenne. En fait, la Résolution est une demande adressé au gouvernement français. Il s’agit d’une recommandation. En outre, cette résolution est symbolique et n’a aucun caractère contraignant.
Par la suite, l’article en question cite le discours du co-auteur de la résolution, le sénateur Yves Pozzo di Borgo (UDI), indiquant que «les relations avec la Russie sont stratégiques». En méprisant le standard journalistique qui oblige à présenter les opinions de tous les intéressés, ITAR-Tass ne cite aucun sénateur qui s’est exprimé en faveur du maintien des sanctions. Et pourtant, il y a eu des sénateurs pour rappeller que la Russie ne retire ni son armement ni son armée du territoire ukrainien et donc agit en agresseur, et pas en pacificateur.
Itar-Tass, comme la plupart des autres médias russes, a omis le fait que le Sénat français a condamné «le recours à la force par la Russie sur le territoire ukrainien et l’annexion de la Crimée le 20 mars 2014, après un referendum considéré comme dépourvu de validité par les Nations unies».
Itar-Tass et d’autres médias russes ont affirmé que «ces étapes dans l’allègement des sanctions seraient liés avec la mise en œuvre des accords de Minsk». Or, l’armement russe est toujours employé dans le Donbass, l’Ukraine n’a toujours pas d’accès a la frontière russo-ukrainienne, les tirs vers le territoire ukrainien ne s’arrêtent pas une seule journée, et donc, les accords de Minsk ne sont pas appliqués par Moscou, si ce n’est de façon « trop partielle », comme a dit durant les débat le sénateur Jean-Yves Leconte. Dommage que sa remarque n’a pas attiré l’attention des journalistes russes.
Certains médias russes et ukrainiens ont déformé complètement la réalité en affirmant que le Sénat «a allégé les sanctions contre la Russie». Ce mensonge a été diffusé, par exemple, par les journaux en ligne Vesti et RBC.