Les pseudo-référendums organisés par la Russie sur les territoires ukrainiens temporairement occupés ne correspondent pas au cadre juridique international et électoral, ainsi le monde civilisé ne reconnaîtra jamais leurs résultats. Les affirmations sur le vote libre des Ukrainiens pour l’intégration de leurs régions à la Russie ne correspondent pas à la réalité. En effet, les soldats russes armés accompagnaient « les commissions électorales », les conditions pour le suffrage secret n’étaient pas réunies et les Ukrainiens terrorisés par les menaces et les ultimatums étaient privés d’un vrai choix.
Les médias pro-Kremlin décrivent en détail l’avancement «des référendums» sur les territoires temporairement occupés, en déclarant que les Ukrainiens votent «librement» pour l’intégration de leurs territoires à la Russie. Des déclarations identiques également répétées par de faux observateurs internationaux qui sont soit les anciens diplômés des universités russes, soit les personnes liées aux structures pro-Kremlin. D’après eux, les Ukrainiens n’auraient subi aucune pression ou propagande et ont pu faire leur choix librement.
Il ne s’agit pas du manque de légitimité de ces pseudo-référendums, ainsi que de la possibilité du libre choix des habitants des territoires occupés. Par exemple, l’élu du Conseil régional de Kharkiv, Sergui Khlan, a raconté en direct de la chaîne FreeDom, que dans la région de Kherson le pseudo-référendum s’était transformé en farce et que, selon les conseils des autorités ukrainiennes, les gens ne sortaient pas de leurs maisons ces jours-ci. En effet, la majorité des habitants de Kherson ignoraient « le vote », et pour tourner des reportages propagandistes, les russes ont amené des « foules » d’électeurs issus d’autres régions.
« D’après les témoins, dans les rues on ne pouvait voir que des collaborateurs et les occupants et entendre les aboiements des chiens. Ces fausses commissions n’entraient pas dans les cours car ils avaient peur des chiens. Et s’ils réussissaient à trouver quelqu’un, on recommandait effrontément de voter, en indiquant quelle case il fallait cocher. De plus, tout se passait sous la menace d’armes. Les soldats pointaient leurs fusils en regardant les gens de près, et les collaborateurs disaient : « Cochez la case ici ! Pourriez-vous remplir encore 3-4 bulletins pour vos amis et proches ? » », décrit Sergiy Khlan à propos ce faux référendum.
Le Chef de l’Administration militaire régionale de Lougansk Sergui Gayday a décrit un pareil « référendum libre » : « Cela ressemble plus à la chasse aux hommes qui n’ont pas été encore mobilisés au service militaire. Tous les chiffres concernant les résultats du référendum et la quantité des électeurs ont été prédéterminés bien à l’avance ».
Dans la partie occupée de la région de Zaporijia on observe la même situation, les membres de la prétendue commission électorale se promenaient accompagnés par les soldats armés. Ils obligeaient les gens à cocher uniquement les cases « Oui » et ouvraient même les urnes électorales pour vérifier le choix que les gens avaient fait.
Le chef de l’Administration militaire régionale de Zaporijia Oleksandr Staroukh a confirmé que les gens avec les fusils accompagnaient les commissions électorales dans toutes les villes où les pseudo-référendums avaient été organisés.
« En effet, la quantité de participants ayant pris part à cette farce n’est pas grande. Même si on regarde leurs vidéos propagandistes, ce sont des cas uniques. Voilà pourquoi ils ont décidé de se rendre dans les immeubles pour cocher ces cases. Tout est fait très formellement, essentiellement pour faire peur à la population » mentionne Starukh.
Le conseiller du maire de Marioupol Petro Andrustchenko décrit cette farce identique que la propagande pro-Kremlin appelle le «référendum».
En outre, le Centre de la lutte contre la désinformation auprès du Conseil de défense et de sécurité nationale d’Ukraine a décrit les autres moyens de pression utilisés par les occupants contre les Ukrainiens : dans la région de Kharkiv, ceux qui cochent les cases correctes reçoivent 40 milles roubles ; à Marioupol, les gens sont devant l’ultimatum : soit ils votent, soit ils sont licenciés. Les habitants des villages dans la région de Kherson racontent des cas de menaces par le biais des armes s’ils ne soutiennent pas le vote pour l’intégration à la Russie.
À la base de ces échanges avec les autochtones, le service russe de BBC publie aussi des informations sur la pression effectuée sur les habitants des territoires temporairement occupés.
En règle générale, même avant l’organisation des pseudo-référendums, le monde civilisé a remis en question leur légitimité et leur conformité face à certaines normes juridiques. Le Président des Etats-Unis Joe Biden et le Chancelier fédéral Olaf Scholz les ont qualifiés de faux, le Président de la France Emmanuel Macron a dit qu’ils « n’auront aucune conséquence juridique » et le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a déclaré une absence de légitimité de tels pseudo-référendums.
Auparavant, StopFake a déjà démenti l’infox affirmant que Le Donbass, les régions de Zaporijia et de Kherson «ont le droit pour leur libre autodétermination conformément aux Status de l’ONU», et que la majorité d’Ukrainiens sur les territoires temporairement occupés sont prêts à aller au «référendum» et voter pour l’intégration à la Russie.