La Russie utilise des mines qu’elle s’est appropriée lors de l’occupation de la Crimée en 2014 et qui avaient appartenues à l’armée ukrainienne avant l’annexion. Elle les emploie en tant que nouvelle méthode de brigandage maritime pour discréditer l’Ukraine auprès de ses partenaires internationaux. Les mines découvertes dans la mer Noire depuis le début de l’invasion à grande échelle n’étaient pas enregistrées auprès de la Marine ukrainienne début 2022.
Les médias russes annoncent que le bateau militaire roumain a sauté sur une mine «ukrainienne». «Depuis le début de l’opération spéciale, c’est la première fois qu’une mine ukrainienne au nord-ouest de la mer Noire endommage un bateau militaire d’un pays-membre de l’OTAN», écrit Komsomolskaïa Pravda. La propagande ajoute que toutes les mines dans la mer Noire ont été installées en urgence par les Ukrainiens «paniqués et effrayés au début de l’opération spéciale».
D’après Reuters, le 9 septembre un dragueur de mines roumain a sauté sur une mine dérivante dans la mer Noire alors qu’il essayait de la désactiver. Selon la déclaration du service de presse de la Marine roumaine, l’équipage du dragueur de mines Locotenent Dimitrie Nicolescu qui se compose de 75 personnes est resté intact.
«L’explosion n’a pas fait de victimes ou de blessés, les 75 militaires de l’équipage du bateau sont bien revenus dans le port de Constanța et le bateau n’a subi aucun dégât grave. Il sera bientôt réparé au chantier naval», commente la Marine roumaine.
Il n’y a aucune confirmation que ce sont des militaires ukrainiens qui ont laissé la mine qui a fait sauter le dragueur roumain. Au contraire, l’Ukraine avec les autres pays travaille sur la désactivation des mines dans la partie ouest de la mer Noire. Ainsi, depuis l’attaque de la Russie le 24 février 2022, la Turquie, la Roumanie, la Bulgarie et l’Ukraine ont éliminé dans la mer Noire 28 mines de même modèle.
Le Ministère des affaires étrangères d’Ukraine note que l’utilisation des mines maritimes en tant que munitions dérivantes incontrôlées est considérée comme du brigandage maritime effectué par la Russie. Ces mines dérivantes ont été identifiées du 26 au 28 mars 2022 aux abords de la Turquie et de la Roumanie.
«Selon les résultats de l’identification effectuée, ce sont des mines maritimes qui n’étaient pas enregistrées auprès de la Marine ukrainienne début 2022. Ces mines ont été arrachées par les Forces armées russes en 2014 lors de leur invasion et occupation temporaire de la ville ukrainienne de Sébastopol. En utilisant les mines maritimes volées en 2014 dans les entrepôts militaires ukrainiens, la Russie provoque et discrédite délibérément l’Ukraine auprès de ses partenaires internationaux», informe le Ministère des affaires étrangères d’Ukraine.
Auparavant les renseignements britanniques ont informé que la présence des mines dans la mer Noire «est sans doute liée à l’activité de la flotte russe dans cette région et illustre comment l’invasion de l’Ukraine par la Russie touche aussi les intérêts civils».
StopFake a aussi démenti l’affirmation fausse que 12 bateaux étrangers ne peuvent pas quitter le port de Kherson à cause des mines ukrainiennes.
