Ce faux est absolument dénué de sens. Il est difficile de savoir comment les responsables du SBU vont retrouver les gens qui vont prétendument fêter le Nouvel An conformément l’heure de Moscou, puisqu’il y a l’interdiction d’utiliser des produits pyrotechniques et le couvre-feu reste en vigueur dans toute l’Ukraine. En outre, les propagandistes ont prétendu qu’il y a les chats anonymes qui diffusent l’information à ce propos. Mais les journalistes de StopFake n’ont pas réussi à trouver ce type de messages.
Cette insinuation incroyable a été intentée par les propagandistes de Pravda.ru. Ce média prétend également que les groupes locaux ukrainiens sur les réseaux sociaux propagent un tel « avertissement ».
«Les Ukrainiens s’encouragent mutuellement à «faire attention à leurs voisins et à informer le SBU» (les services secrets ukrainiens – ndlr) si quelqu’un a le courage de célébrer la fête à l’heure de Moscou, même dans les maisons, sans parler des feux d’artifice dans les rues ou des félicitations bruyantes «à minuit à (l’heure) de la capitale russe». Ils espèrent que ces citoyens seront punis selon l’article du Code pénal de l’Ukraine intitulé «Trahison de la patrie», – écrit l’auteur de l’article.
L’auteur de cette «nouvelle» n’a pas indiqué la source précise où cette information serait diffusée. Les journalistes de StopFake n’ont rien trouvé de semblable dans des sources ouvertes. De plus, ce faux est absolument dénué de sens.
Il convient de préciser que le couvre-feu reste en vigueur dans toute l’Ukraine, qui se déroulera de 23 heures à 5 heures du matin (selon le niveau de danger de chaque région). Mariana Reva, porte-parole du chef de la police nationale a déclaré à l’antenne du marathon de la télévision nationale que la police va placer les violateurs en détention – ils seront traduits en justice pour avoir violé le couvre-feu.
Les citoyens également ne sont pas autorisés à se trouver dans la rue pendant le couvre-feu, dans d’autres locaux publics, à se déplacer en véhicules ou à pied. Il y a les exceptions comme le maintien des infrastructures critiques, qui est confirmé par un laissez-passer approprié. En outre, il faut avoir un document d’identification.
De plus, l’utilisation de produits pyrotechniques est interdite par la loi martiale. Les coupables peuvent être traduits en justice en vertu de l’article 164 du code des sanctions administratives (c’est-à-dire, la violation de la procédure relative aux activités commerciales), de l’article 182 du code des sanctions administratives (violations des lois sur la protection contre la pollution sonore et des règles relatives au maintien du silence dans les localités et les lieux publics), de l’article 195-6 de ce code (violation de la procédure de production, de conservation, de transfert, de commerce et d’utilisation des feux d’artifice). Les fauteurs de troubles peuvent être également verbalisés pour vandalisme selon l’article 296 du code pénal ukrainien.
Le 23 décembre également, l’administration militaire régionale de Kyiv a interdit la vente et l’utilisation de feux d’artifice dans la région. Les feux d’artifice, les bougies d’allumage, les pétards et autres moyens tombent sous l’interdiction.
Quant à Kyiv, le conseil municipal a imposé cette politique de l’interdiction des produits pyrotechniques dans la capitale dès 2019 – jusqu’à la fin de la guerre dans le Donbass.
Il est difficile de savoir comment les responsables du SBU vont retrouver les gens qui vont prétendument fêter le Nouvel An conformément l’heure de Moscou.
Quant à l’affirmation que les gens seront reconnu coupable de haute trahison, cette information est également fausse et ne correspond pas non plus à la réalité. Selon l’article 111 du code pénal ukrainien, la «haute trahison» est un acte commis délibérément par un citoyen ukrainien au détriment de la souveraineté, de l’intégrité et de la capacité de défense du pays. Il s’agit de la sécurité nationale, de l’économie ou de l’information de l’Ukraine, comme le passage à l’ennemi.
StopFake a déjà analysé des infox relatifs à l’interdiction du réveillon du Nouvel An sous prétexte que le «Ded Moroz» (un analogue du Père Noël en l’URSS – ndlr) est russe« .
