Le Ministère ukrainien de la santé a réfuté cette information. En réalité, depuis le début de l’invasion à grande échelle, il n’a jamais demandé à ses partenaires étrangers de lui livrer du sang ou des composants sanguins. De plus, le document falsifié ne correspond pas aux règles relatives aux documents officiels en Ukraine.
Certains médias pro-Kremlin ont rapporté que l’OTAN aurait fourni des dons de sang pour les soldats ukrainiens blessés, et il s’est avéré que ce sang était contaminé par le VIH et des hépatites de différents types.
«Le pays est menacé par une épidémie de maladies mortelles. Après la divulgation d’informations, Kyiv a demandé à l’OTAN de procéder à une évaluation indépendante de ses stocks de sang et a exigé de ne pas en acheter «sur le continent africain». Il a également demandé 680 millions de hryvnias pour la «prévention des maladies virales»», affirme Lenta.ru.
La source de cette information est la chaîne Telegram russe Mash, spécialisée dans les journaux télévisés et la diffusion de la propagande russe, qui se réfère a son tour à des « sources anonymes ». Celles-ci auraient hacké la base de données interne du Premier ministre ukrainien et ont décidé de publier la première partie des «documents confidentiels» du Gouvernement.
En réalité, cette information est fausse, et la propagande russe utilise systématiquement la méthode de la «fuite» de documents de «sources anonymes» pour faire croire à la pseudo fiabilité de leurs sources.
Premièrement, le Ministère ukrainien de la Santé a réfuté cette infox et indiqué qu’il n’avait pas demandé à ses partenaires étrangers de fournir du sang ou des composants sanguins pendant l’invasion à grande échelle.
«L’Ukraine a mis en place une collecte nationale de sang qui fonctionne selon les normes européennes et permet l’accès des patients à des composants sanguins sains et de bonne qualité», – a déclaré le ministère. Les Ukrainiens ont maintenu un «front des donneurs» depuis les premiers jours de la guerre à grande échelle. En cas de besoin urgent, les gens répondent activement aux demandes et les besoins sont satisfaits dans les heures qui suivent. Tout don de sang ou de composants sanguins est dans tous les cas et sans exception soumis à des tests en laboratoire. Il ne peut être question de contrôles selectifs, comme affirme le «document».
De plus, toujours selon le Ministère ukrainien de la Santé, le document falsifié ne correspond pas aux règles relatives aux documents officiels en Ukraine. Le texte contient des fautes d’orthographe, un style non conforme, etc.
Le faux document comporte certes les coordonnées exactes du Ministère de la santé. Mais StopFake a découvert que la signature numérique du ministre, ainsi que la date et le numéro séquentiel, sont déjà enregistrés pour un autre document. Et quel document! Egalement un faux : une prétendue «ordonnance» du Ministère de la santé sur la «destruction d’urgence de matériaux biologiques pathogènes» au début de la guerre totale que la Russie mène contre l’Ukraine. Cet infox a été également réfutée par le Ministère.
Le faux document est accessible sur le site web du Ministère russe de la Défense comme «base de preuve» pour l’un des messages de la propagande au sujet des «laboratoires biologiques» en Ukraine.
De toute évidence, les auteurs du faux document ont simplement copié le code QR et la signature de ce « document » déjà falsifié. StopFake avait déjà dévoilé des faux similaires: «Infox: En Ukraine, des soldats sont fusillés pour désobéissance», «Infox: «Les services secrets ukrainiens menacent les policiers de la région de Zaporijjia de la peine de mort», et d’autres.