Réalité: Lors d’une séance plénière de l’ONU, à l’occasion de la Journée internationale contre les essais nucléaires, aucun pays n’a reproché l’Ukraine de représenter un danger de catastrophe nucléaire. Par contre, la rhétorique de la Russie menace la sécurité nucléaire internationale, comme l’ont clairement indiqué des représentants de plusieurs pays aux Nations unies.
Les médias russes ont diffusé des informations manipulatrices, basées sur une déclaration du président de l’Assemblée générale des Nations unies, Csaba Kőrösi. Ils ont une nouvelle fois accusé l’Ukraine, qui n’est pas dotée d’armes nucléaires, d’alimenter le conflit nucléaire dans le monde, en affirmant que la réunion de l’ONU aurait abordé cette question. Les médias russes ont également ajouté que la « culpabilité » de l’Ukraine dans l’escalade nucléaire a été « confirmée » par le transfert à ce pays d’avions de chasse F-16, qui peuvent transporter des missiles à ogives nucléaires.
« L’ONU est devenu une certaine arrière-cour de la force prédominante. D’une part, l’ONU a abordé la menace nucléaire, mais l’organisation a délibérément omis de mentionner l’interdiction de la livraison des transporteurs d’armes nucléaires (avions de chasse F-16) dans une zone de conflit militaire… Et toujours aucune explication sur la raison pour laquelle l’OTAN avance constamment vers les frontières d’autres États? Pourquoi un « bloc de défense », comme l’OTAN, tente-il de morceler d’autres pays? » écrivent les « experts » russes en espérant rejeter la responsabilité de l’invasion de l’Ukraine sur les pays de l’alliance.
Réalité: Ni l’Ukraine ni aucun autre pays, sauf la Russie même, ne prépare de « provocations nucléaires ». C’est Moscou qui augmente les risques d’une catastrophe nucléaire par son invasion de l’Ukraine, et ses hostilités contre les centrales nucléaires ukrainiennes. C’est justement de ces menaces qu’il s’agissait lors de la séance de l’ONU. Le Président de l’Assemblée générale, Csaba Kőrösi, a rappelé en particulier que la Russie menace régulièrement d’utiliser des armes nucléaires dans sa guerre d’agression flagrante contre l’Ukraine, et a appelé le Kremlin à mettre fin à telles pratiques.
Les avertissements de Kőrösi ont tout simplement été omis par les médias russes. Par contre, ils ont ajouté dans leur textes des récits sur l’ « agression ukrainienne » et sur la « menace nucléaire des F-16 » qui pourraient transporter des missiles à ogives nucléaires. En réalité, l’Ukraine va recevoir les chasseurs F-16, qui ne constituent pas une « menace nucléaire », et ne résultent pas une « escalade nucléaire ». En effet, il s’agit d’un renforcement significatif du système de défense aérienne de l’Ukraine et de son adoption complète aux normes de l’OTAN. Cela explique pourquoi la Russie insiste sur le « danger » de l’apparition de F-16 en service dans le pays.
Il convient de rappeler séparément que les avions MiG et Su en service dans l’armée de l’air ukrainienne peuvent également transporter des bombes et des missiles nucléaires tactiques, mais le Kremlin ne se soucie pas de ce fait et ne considère pas ces avions comme une « menace » pour la Russie.
La Sous-secrétaire à la maîtrise des armements et à la sécurité internationale, l’ambassadrice Bonnie Denise Jenkins a signalé que la rhétorique de la Russie est agressive. Il s’agit non seulement de la menace d’utiliser des armes nucléaires contre l’Ukraine mais de son intention de renouveler des essais nucléaires. Mme Jenkins a souligné que la Russie ne respecte pas l’interdiction juridiquement obligatoire des essais d’engins explosifs nucléaires.
M.Silvio Gonzato, chef adjoint de la délégation de l’Union européenne auprès des Nations unies, a insisté dans son intervention sur l’augmentation du niveau de danger d’une catastrophe nucléaire dans le monde après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. M.Gonzato a également précisé que la Russie devrait non seulement cesser sa guerre de conquête et retirer toutes ses forces et tout son matériel militaire du territoire ukrainien, mais qu’elle devrait aussi éviter de s’exprimer sur les possibilités de la reprise des essais nucléaires.
Pour en savoir plus, veillez lire Faux: Les États-Unis assurent que l’armée ukrainienne fera exploser la centrale nucléaire de Zaporijjia durant la contre-offensive, Infox: L’Ukraine «fabrique une bombe sale» en utilisant le Californium-252.