Les médias russes ont présenté une vidéo qui affirme qu’un Ukrainien a été «vendu pour ses organes». Sur cet enregistrement, une connaissance du défunt raconte qu’il est devenu donneur d’organes pour quatre personnes en Pologne. Mais cette information ne correspond pas à la réalité. Le trafic d’organes humains est strictement interdit en Pologne.
Les chaînes Telegram, puis les médias russes ont commencé à diffuser une autre de ces histoires au sujet des réfugiés ukrainiens. Prétendument, un Ukrainien aurait été «vendu pour ses organes en Pologne». «Les réfugiés sont-ils utilisés pour des organes en Europe?» – lit-on dans le média en ligne russe Izvestia.
Ce message est accompagné d’une vidéo qui montre une femme qui raconte comment tout s’est passé. En réalité, la vidéo montre une femme qui raconte qu’elle a perdu son ami ukrainien. Il s’est trouvé longtemps dans le coma et les médecins ne lui donnaient plus aucune chance. Après sa mort, cet homme est devenu un donneur d’organes pour quatre personnes en Pologne.
«C’était un homme merveilleux, et il est devenu un donneur pour quatre personnes en Pologne. C’est-à-dire, ses organes… Les médecins ont déjà annoncé qu’ils se sont bien adaptés dans de nouveaux corps», – a-t-elle dit, sans fournir d’autres détails. Aucune autre information n’est donnée, quel genre de personne il était, ce qui l’a fait tomber dans le coma, s’il était un réfugié, ou tout autre détail. Par ailleurs, la femme ne dit pas que les organes de son ami ont été vendus. Elle a simplement confirmé qu’il était un Ukrainien et qu’il est devenu un donneur d’organes pour quatre personnes en Pologne.
En ce qui concerne les transplantations d’organes en Pologne, on admet le consentement tacite. « En d’autres termes, le prélèvement de cellules, tissus et organes sur une personne décédée est possible si celle-ci ne s’y est pas opposée, c’est-à-dire si son nom ne figure pas sur le registre central des oppositions, ou si elle ne s’est pas opposée oralement, à au moins deux personnes qui peuvent le confirmer par écrit, » – lit-on sur Europa Medyczna. Le trafic d’organes humains est une infraction pénale en Pologne et est passible d’une peine privative de liberté de 6 mois à 5 ans. Les personnes qui participent à ce type d’activités à titre professionnel risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
Il convient de préciser qu’un cœur de donneur a été transplanté à une Ukrainienne qui souffrait depuis longtemps d’une insuffisance cardiaque congestive. Selon l’organisation ukrainienne le Mouvement national «Pour des transplantations», c’était le premier cœur de donneur en Pologne, transplanté à une femme ukrainienne.
StopFake a déjà démenti les informations crées par les médias russes comme «Fake: Le Ministère de la Santé ukrainien a autorisé la vente d’ organes humains», «Fake: La douane française a saisi des organes humains en provenance d’Ukraine» et «Faux: La Croix-Rouge collectait à Marioupol des données sur «les organes sains» des enfants».