L’entrepôt touché par un missile de croisière russe Ks-101 (un missile guidé air-sol) à Odessa le 16 juillet n’était pas un objectif militaire. La nature de l’incendie et l’absence d’explosions indiquent qu’il n’y avait pas d’armes ou de munitions dans ce lieu. Les photos et vidéos publiées trois heures après le bombardement confirment qu’il s’agissait bien d’installations civiles.
Après l’attaque au missile, la propagande russe a évoqué la frappe d’une «cible militaire», d’«installations de l’armée ukrainienne» et d’« entrepôts militaires» à Odessa. Les médias pro-Kremlin ont tenté de convaincre les lecteurs qu’il y avait des munitions sur place. Les médias russes Pravda.ru, RIA FAN, Russkaya vesna ont rapporté que «les forces armées russes ont frappé un entrepôt de l’armée ukrainienne à Odessa avec des missiles de croisière Ks-101». Les chaines pro-Kremlin sur l’application de messagerie Telegram ont expliqué que les entrepôts d’Odessa auraient contenu du carburants et des lubrifiants ainsi que des véhicules des forces armées ukrainiennes.
Selon le commandement ukrainien «Pivden» («Sud»), une frappe de missile a bien été effectué par un avion russe Tu-95 venu de Stavropol, en Russie. Un incendie s’est déclaré lorsqu’un missile, apparemment un Ks-101, a touché un entrepôt commercial de 1000 m2. Le maire d’Odessa, Gennadiy Trukhanov, a déclaré qu’il n’y avait pas de victimes ni de morts.
L’incendie s’est déclaré vers 5 heures du matin et ses caractéristiques indiquent qu’aucune arme ou munition n’était placée à l’intérieur. Les pompiers, qui se sont immédiatement arrivés sur le site d’impact, ont réussi à éteindre le feu vers 11 heures. Aucune explosion n’a été signalé lors de l’incendie. Rappelons qu’à la suite d’une frappe de missile ukrainienne sur un entrepôt de munitions à Nova Kakhovka, les détonations se sont fait entendre jusqu’au lendemain de la frappe. Pendant ce laps de temps, de nombreuses maisons et supermarchés situées à proximité de l’entrepôt ont été également endommagées par l’explosion. De nombreuses photos ont été publiées sur les médias sociaux et en attestent.
Des photos et des vidéos officielles de l’incendie à Odessa ont été publiées. Elles confirment que la cible était civile car de tels dégâts alentours n’étaient pas visibles. De plus, il faut rappeler que le ministère ukrainien de la défense permet la diffusion par les médias de photos et de vidéos de sites bombardés 12 heures après la frappe pour des installations militaires et 3 heures après pour des installations civiles. Dans le cas d’Odessa, la publication a eu lieu dans les trois heures après la frappe. Selon un rapport des médias locaux «SuspilneOdesa» et «Dumskaya», l’accès des médias au site n’a pas été restreint.
Les vidéos tournées par Dumskaya et le service national d’urgence de l’Ukraine depuis la scène de l’incendie montrent l’ampleur de l’incendie et la présence d’objets sans usage militaire dans l’entrepôt.
Le ministère russe de la Défense lors de son point de presse quotidien le 16 juillet, n’a pas commenté les dommages causés à cet entrepôt.