Le «procès» russe est illégal et fictif. Ce «procès» contre les agissements de l’Ukraine en Crimée temporairement occupée n’a rien à voir avec les véritables procédures judiciaires conformes aux dispositions du Droit international.
Les médias russes diffusent encore une fois le récit d’un « écocide causé par les autorités ukrainiennes » en Crimée occupée. Cette fois ils se réfèrent à un certain «procès enregistré à la Cour d’arbitrage de Crimée». Les médias pro-Kremlin affirment que les soi-disant «dirigeants» de la péninsule auraient « exigé 152 milliards de roubles de la part de l’Ukraine pour le blocus de l’eau en Crimée ».
« Une fois l’opération spéciale terminée, les pays occidentaux s’empresseront d’accuser la Russie d’avoir infligé des dommages de guerre aux anciens territoires ukrainiens, en proposant de financer la reconstruction en échange de la levée des sanctions… C’est pour cette raison que nous devons être prêts à facturer à l’Ukraine les dommages qu’elle a elle-même infligés à la Crimée », a déclaré le collaborateur local de la Russie Vladimir Konstantinov, cité par les médias russes.
Ceux-ci ont utilisé une citation de Vladimir Konstantinov, qui est un partisan de l’occupant et la marionnette du Kremlin, pour répandre de fausses informations. Les autorités russes, après l’occupation de la péninsule en 2014, l’ont nommé « chef du Conseil d’État de Crimée » ; il s’agit d’un organe fictif, et le « poste » de M. Konstantinov n’a rien à voir avec les nominations officielles ukrainiennes et il ne peut être considéré comme une source d’information fiable. C’est aussi le cas de la « Cour d’arbitrage de Crimée » dont parle la propagande russe, qui est tout autant fictive. Cette entité russe illégitime emploie des juges accusés en Ukraine de haute trahison : ils ont trahi leur serment d’allégeance au peuple ukrainien et ont accepté à travailler pour l’occupant.
Après l’annexion de la Crimée, la Russie s’efforce de promouvoir le récit de «l’écocide aquatique» qui aurait été causé par l’Ukraine. Elle a même déposé une plainte inter-étatique auprès de la Cour européenne des droits de l’homme en 2021. Le Kremlin a également tenté d’accuser l’Ukraine « d’autorité oppressive envers les russophones », de « discrimination à l’égard des Russes », de « bombardements de civils dans le Donbass » et de nombreuses autres « violations » imaginaires que la propagande russe tente constamment d’attribuer à l’Ukraine.
Parmi des dizaines de fausses accusations, le Kremlin a également tenté d’accuser l’Ukraine de « blocus de l’eau » de la Crimée et a demandé à la CEDH d’obliger d’urgence les autorités ukrainiennes à « cesser de restreindre les droits des personnes russophones » et à « cesser le blocus du canal du nord de la Crimée ». La Cour a rejeté la requête russe sur ces deux points en juillet 2021. Deux ans plus tard, le 18 juillet 2023, la CEDH, « après un examen approfondi des documents et des éléments de preuve soumis par la partie russe, et compte tenu du comportement de la Fédération de Russie et de l’absence de toute coopération », a complètement rejeté la demande de la Russie et l’a retirée du registre des affaires.
En effet, les accusations du Kremlin se sont révélées totalement infondées et non étayées par des faits, comme le confirme la décision de la CEDH du 18 juillet 2023. C’est pourquoi la Russie a entamée cette farce du « tribunal de Crimée » et la demande de « recouvrement de 152 milliards de roubles auprès de l’Ukraine ». Cette action est juridiquement inexistante et n’a rien à voir avec les véritables procédures judiciaires et le Droit international. Le « processus » lui-même est illégal et fictif, son seul but est de tromper et troubler le consommateur russe.
De fait, c’est la Russie qui a créé une situation catastrophique en ce qui concerne l’approvisionnement en eau de la péninsule, aujourd’hui sous domination russe. L’attaque et la destruction du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka par les occupants russes le 6 juin 2023 a perturbé et désorganisé le fonctionnement d’un certain nombre d’installations énergétiques, industrielles, communales, agricoles et de bien d’autres équipements dont la production et l’apport technologique dépendaient de l’exploitation du réservoir de Kakhovka. Le problème de l’approvisionnement en eau a touché les régions du sud de l’Ukraine, avant même la Crimée occupée. Après l’explosion du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka mise sur pied par les Russes, toutes les fermes qui fonctionnaient grâce à l’eau du Dniepr se sont retrouvées en situation d’urgence, à l’égal de la péninsule de Crimée.
Le Bureau du Président ukrainien a d’ailleurs souligné que la destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovka par la Russie était un coup porté à la sécurité alimentaire mondiale. Le Bureau de Volodymyr Zelensky a fait remarquer que la destruction du barrage de Kakhovka a privé la région de Kherson ainsi que la Crimée d’eau potable.
Par conséquent, les déclarations russes sur le mythique « génocide aquatique » des habitants de Crimée, suspecté d’avoir été organisé par les dirigeants ukrainiens sont tout simplement de la désinformation et elles ont été réfutées à maintes reprises par les journalistes de StopFake. L’arrêt par l’Ukraine de l’approvisionnement en eau et en électricité de la Crimée, occupée à partir de 2014, était dû à l’expiration des accords existants. En outre, selon le Droit international, c’est la Russie, en tant que pays occupant, qui a l’obligation de pourvoir aux besoins des habitants (section III, partie III de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre).
Pour une analyse détaillée du récit russe sur « l’écocide de la Crimée par les autorités ukrainiennes », voir l’article de StopFake intitulé «Faux: couper l’approvisionnement en eau et en électricité de la Crimée est un « crime de guerre».