Cette information fallacieuse a déjà été réfutée. En 2020, des volontaires ukrainiens avaient distribué des tracts sous formes de roubles dans la région de Louhansk occupée par la Russie. Cependant, la situation relative à la tuberculose dans les territoires occupés est désastreuse et s’est aggravée du fait de la guerre actuelle de la Russie contre l’Ukraine.
La Russie semble ne jamais se lasser d’inventer de fausses histoires sur de l’Ukraine. Les infox prétendant que l’Ukraine utilise des armes biologiques, y compris contre ses propres citoyens, sont une spécialité particulière du Kremlin. Cette fois-ci, le ministère russe de la défense a annoncé qu’en 2020 dans le village de Stepove « des billets contrefaits, infectés par une souche de la tuberculose résistante aux médicaments, avaient été distribués ».
« Des tracts sous forme de faux billets ont été infectés par la tuberculose et distribués aux mineurs du village de Stepove », a déclaré Igor Kirillov, chef des troupes de radioprotection, de protection chimique et biologique des forces armées russes. De plus, le ministère de la Défense de la Fédération de Russie a annoncé la découverte de drones prétendument équipés « pour pulvériser des agents biologiques » (réfuté par StopFake).
Il semble que le ministère russe de la Défense a remis au goût du jour un vieux canular pour insinuer que l’Ukraine utilise des armes biologiques. Selon la version précédente, l’action avait été commis à Slavyanoserbsk dans la région de Louhansk, et non pas à Stepove (village également situé dans cette région occupée par les russes).
En 2020, des tracts sous forme de billets de 100 roubles ont été déposés dans la ville temporairement occupée de Slavyanoserbsk. Les « autorités » locales ont signalé que les résidents ayant touché ces faux billets sont tombés malades et que le laboratoire local a prétendu avoir trouvé des « bactéries de la tuberculose » sur ces tracts. Dans l’émission Donbass Realiyi (Les Réalités de Donbass) de Radio Liberty, ces allégations ont réfuté grâce à l’intervention des volontaires qui avait effectué la distribution des tracts. « Snihur », l’un d’eux, a déclaré que les accusations russes prétendant que les tracts avaient été infectés par la bactérie de la tuberculose étaient absurdes.
« C’est une blague, une grosse blague – Imaginer une chose pareille ! Je suppose que si tu crois à la crucifixion d’enfant (un mensonge célèbre des russes, qui accuse les ukrainiens d’avoir crucifié un enfant), tu peux croire cette infox relative à la tuberculose. Ils imaginent de fausses informations pour que les gens qui les trouvent ne les ramènent pas chez eux. Ils inventent toutes sortes d’histoires sur nous, ils ont même écrit que nous allions bombarder la Crimée », poursuit Snihur.
Dmytro Yakovenko, médecin spécialiste des maladies infectieuses a expliqué aux journalistes que ces papiers n’ont pas pu propager la tuberculose et même s’ils contiennent des bactéries, de plus, elles pourraient provenir des territoires occupés. Il est impossible que les personnes les ayant touchés se soient senties malades tout de suite, la tuberculose ayant une période d’incubation pouvant aller jusqu’à un mois.
Il faut noter que les régions de Donetsk et Louhansk avaient déjà de nombreux cas de tuberculose avant même l’occupation russe de 2014. Et que la population de ses territoires était connue pour leurs niveaux élevés de problèmes de santé.
En 2013, Louhansk a enregistré le plus haut taux de décès dû à la tuberculose (20,6 pour 100 000 habitants) suivi de peu par Donetsk (18,2 pour 100 000 habitants). La région de Louhansk a connu le taux de réussite le plus faible dans le traitement de la tuberculose.
La situation de certaines parties du Donbass n’a fait qu’empirer depuis le déclenchement de la guerre et l’occupation russe. Les médias locaux n’ont pu que constater la crise dû à la tuberculose. Le taux d’infections parmi les pro-russes a considérablement augmenté à cause des mauvaises conditions sur les lignes de front. La guerre ayant chassé de cette région les organisations internationales, a réduit l’accès au diagnostic et au traitement.
StopFake a déjà réfuté les affirmations russes selon lesquelles les pics de tuberculose pharmacorésistante dans les républiques populaires autoproclamées du Donbass étaient le résultat des activités des laboratoires biologiques ukrainiens.