En vérité: La lettre adressée à Valeri Zaloujny, commandant en chef des forces armées d’Ukraine, relative au crash de l’hélicoptère qui a fait 14 morts, dont le ministre ukrainien de l’Intérieur, est un faux. V. Zaloujny a réfuté l’authenticité de ce « document », qui comporte de nombreuses fautes d’orthographe et d’erreurs factuelles, ce qui prouve son manque de fiabilité.
Certains internautes, et surtout certaines chaînes Z sur Telegram, diffusent ce «document», selon lequel l’hélicoptère avec à son bord les responsables du ministère ukrainien de l’Intérieur a été abattu par le système de défense antiaérien portatif ukrainien.
«Seuls les Ukrainiens ont été en mesure de déployer leurs systèmes portatifs de défense aérienne au centre-ville. C’est soit le travail de la résistance ukrainienne, soit des intrigues. La partie ukrainienne a déjà rejeté une «piste russe»», écrit le propagandiste russe Rouslan Ostachko.
Selon le «document», prétendument signé par Anatoliy Kryvonojko, chef du commandent central de l’aviation ukrainienne «Centre», le Service du renseignement et le Bureau du procureur général ukrainiens sont chargés de l’enquête. Il y aurait soi-disant des preuves selon lesquelles ce crash aurait été provoqué par la défense aérienne ukrainienne.
Il convient de préciser que la « lettre » est datée du 18 janvier, ce qui permet aux propagandistes de prétendre que les forces armées ukrainiennes étaient déjà informées le jour même de la tragédie que l’hélicoptère aurait été abattu par le système de défense antiaérien portatif ukrainien «Igla».
Mais le commandement des forces aériennes en a réfuté l’authenticité sur sa chaîne Telegram officielle, précisant qu’il s’agit d’une « information et d’une opération psychologique russes ».
Ce « document » comporte plusieurs erreurs de grammaire et de ponctuation, ce qui atteste son caractère de faux. Un document authentique ne saurait contenir d’aussi grossières erreurs. Ainsi, les initiales de M. Kryvonojko sont incorrectes: pour son prénom, il est indiqué «N» (pour Nikolaï – en russe), et non pas «M» (pour Mykola – en ukrainien). De plus apparaît la lettre russe «ы» [i dur, ndlr] dans le nom même du Ministère ukrainien de la Défense.
Pour le moment, les experts du SBU (le Service de renseignement ukrainien – ndlr) qui mènent l’enquête préliminaire sur le crash considèrent plusieurs versions de ce qui s’est passé. Parmi les hypothèses : une erreur technique, des manquements aux règles de vol, la destruction délibérée d’un appareil.
StopFake avait déjà dévoilé un faux similaire: «Les soldats ukrainiens qui se sont rendus seront exécutés – document de la Garde nationale» et une autre infox: «Les services secrets ukrainiens menacent les policiers de la région de Zaporijjia de la peine de mort».