Des journalistes russes ont repris avec enthousiasme une information concernant une motion que le conseil régional (parlement) de la région italienne de Venise examinait : un projet de résolution sur la reconnaissance de la Crimée comme partie intégrante de la Russie et l’annulation des sanctions anti-russes. Izvestia a publié un article à ce propos et les autres médias russes ont diffusé cette nouvelle. Ce fake a été publié par gazeta.ru, Vzglyad, TVC, Life.ru, RBK, Lenta.ru.
Mais il existe bien des choses que les médias russes préfèrent laisser de côté. En particulier, il s’agit d’une assemblée n’ayant qu’un pouvoir législatif et aussi la nature de ces résolutions. Tout d’abord, le conseil municipal de Venise est une assemblée qui n’a pas le pouvoir de définir la politique étrangère. Les capacités décisionnelles du conseil régional de Venise sont bien décrites par un blogueur russe très populaire, Anton Nosik.
« Même si on prend ce conseil municipal pour « le parlement de Venise », il ne pose pas et ne décide pas des problèmes de politique internationale. Il y a assez de préoccupations au niveau de la ville, croyez-moi», dit Nosik.
Les journaux italiens confirment l’absence d’un tel pouvoir pour le conseil régional de Venise. Ainsi, le journal en ligne secoloditalia.it informe que «la résolution, même si elle est approuvée, est tout simplement de nature consultative». Le même article cite l’auteur de cette résolution Stefano Valdegamberi, qui vient de revenir d’un forum à Yalta: « Bien sur, la résolution n’a pas de force exécutoire. Il s’agit de révéler un désir et de montrer que Venise souffre des conséquences de la politique européenne».
La personnalité de l’auteur de ce document est particulièrement significative, vu ses multiples voyages en Russie et en Crimée.