Un journal en ligne pro-Kremlin News Front a diffusé un article qui affirme que les Etats-Unis souhaitent financer la création de contenus russophobes en Ukraine. Pour étayer cette affirmation, le média cite le dossier de candidature, disponible sur le site Web de l’ambassade américaine en Ukraine.
Selon NewsFront, pour la « création de contenu russophobe » le Département d’Etat américain est prêt à payer un montant de 150.000 dollars à une association ukrainienne.
« Conformément au document, Washington est prêt à verser un paiement relativement élevé pour la création de films de propagande. Ce faisant, l’ambassade américaine ne cache pas que le but de ce projet est de consolider le sentiment anti-russe. A titre d’illustration, le document qualifie la Fédération de Russie de « pays ennemi », lit-on dans l’article.
StopFake a vérifié l’information au sujet de l’appel à projet publié par l’ambassade des Etats-Unis. Et il s’avère que les informations publiées ne correspondent pas à la réalité. Il est vrai que le site Web de l’ambassade américaine propose de concourrir pour obtenir une bourse d’un montant de 150.000 de dollars. Mais le but de ce projet est la réalisation de portraits d’Ukrainiens.
« L’ambassade des Etats-Unis à Kyiv organise un concours pour l’octroi de bourses pour la réalisation de portraits d’Ukrainiens qui témoignent de l’histoire récente du pays et sont réalisés sous forme digitale. Les projets financés peuvent être produits par des établissements de formation ou des représentants de la société qui souhaitent préserver leur propre histoire ou celle d’autres personnes. Ils peuvent être réalisés à l’occasion de colloques. Le résultat de ces travaux doit aboutir à la réalisation d’un produit numérique de qualité professionnelle, sous forme de podcast, de vidéos en ligne, de documentaire pour la télévision, d’émission radiophonique. Il s’agit de créér ce produit en se fondant sur des données rassemblées et des entrevues réalisées, et il doit présenter l’expérience quotidienne des Ukrainiens à des moments précis durant le développement de la démocratie en Ukraine », lit-on dans le règlement du concours.
Il convient de préciser que le texte évoque bien la Russie, mais sans qu’il soit question de la « création de contenus russophobes ». Les candidats sont invités à parler des événements historiques dans une perspective qui « diffère de la propagande russe ou s’éloigne des déformation voulues par les représentants de la propagande étrangère hostile », lit-on dans le document.