Le journal en ligne russe Ukraina.ru a diffusé un article affirmant que les députés du Parlement européen auraient «lancé un appel à Porochenko, le sommant d’arrêter les répressions politiques en Ukraine». D’autres médias ont été plus sévères. Par exemple, RIA FAN a déclaré  que «le Parlement européen a accusé Porochenko de conduire des répressions politiques en Ukraine».

Website screenshot FAN
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Website screenshot Ukraina.ru
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Ces médias se référent à une lettre du leader de la fraction de «gauche» du Parlement européen GUE/ NGL. En fait, cette lettre existe, mais son contenu est tout à fait différent de celui indiqué par les journalistes russes.

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Commençons par le fait que la lettre du président de la fraction, Gabriele Zimmer, n’est pas synonyme de la position du Parlement, ou de tous les députés européens. Il s’agit de la position spécifique de la fraction de «gauche».

De plus, Ukraina.ru et RIA FAN ont déformé le sens de la lettre et son contenu. Ainsi, les médias russes affirment que selon Gabriele Zimmer «de plus en plus, la pression sur la société civile s’accentue. Les autorités ukrainiennes utilisent des méthodes violentes pour étouffer les exigences politiques et sociales des activistes. Il y a eu une nette augmentation du nombre d’incidents «liés à la violation des droits politiques et juridiques des militants à Kharkiv».

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En réalité, le document authentique déclare: «Le haut-commissaire des Nations Unies des droits de l’homme a également observé une augmentation du nombre d’incidents liés à la suppression de revendications politiques et sociales des citoyens par l’intimidation et la violence venue de militants politiques et de groupements «de droite» à Kharkiv». («The Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights also observed an increased number of incidents involving political and right-wing activist groups in Kharkiv who suppress the political and social demands of the public through intimidation and violence»).

Donc, l’original ne parle pas d’intimidation et de violence du fait des institutions de l’État, et donc ainsi de répressions politiques, mais il évoque une pression venue de groupes de l’extrême-droite.