Le Ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, a repris tous les vieux clichés propagandistes sur l’Ukraine en parlant de la rencontre à Paris des dirigeants de France, d’Allemagne, d’Ukraine et de Russie lors de son discours au Kirghizstan. « L’Ukraine fait face à une grande crise interne », a-t-il dit, sans oublier le «coup d’Etat» et la polarisation de la société civile. « Cela fait longtemps que l’idée d’implication de la Russie dans le conflit n’est plus à l’ordre du jour », a dit aussi M Lavrov.
La représentation de la guerre dans l’est de l’Ukraine comme un conflit interne est un élément clef des clichés propagandistes du Kremlin. C’est ainsi que la Russie prétend qu’elle ne «fait pas partie du conflit dans le Donbass, mais qu’elle reste auxillière à sa résolution. Depuis 2014, les organisations ukrainiennes et internationales rassemblent des preuves de la participation de troupes russes à la guerre dans le Donbass.
Une des preuves les plus récentes a été publié en été 2019, quand l’équipe britannique Forensic Architecture a rassemblé et résumé des preuves de l’intervention de l’armée russe dans la bataille d’Illovaisk en août 2014, notamment la présence d’un modèle de char utilisé uniquement par les forces armées russes à cette époque.
On peut aussi citer l’organisation internationale Bellingcat qui mène des enquêtes du même genre. L’équipe bénévole d’investigation InformNapalm a aussi publié une vaste série de preuves de l’implication russe dans ce conflit. On y trouve notamment des données sur l’identité de certains militaires des forces armées de la Fédération de Russie qui ont participé dans les guerres russo-ukrainiennes, russo-géorgiennes et dans l’escalade de violence en Syrie.
Sergey Lavrov se refère aux accords de Minsk, mais ce document ne parle pas d’un «conflit interne». Le paragraphe 10 de ce document indique, en particulier, qu’il est necessaire de retirer toutes les forces étrangères, tout le matériel militaire et les mercenaires du territoire de l’Ukraine sous la supervision de l’OSCE. Il est demandé également de désarmer les différentes milices.