Le 19 septembre les médias propagandistes russes ont titré «La langue russe est interdite à Lviv». De cette manière ces médias ont annoncé la décision des autorités régionales de Lviv, ville de l’ouest de l’Ukraine, de recommander l’arrêt temporaire de la diffusion des produits culturels en langue russe. Les médias russes se sont servis de cette occasion pour reprendre leur chanson préférée : «la population russophone locale est en danger».
Les journalistes russes, les politologues, les experts de toute sorte, et même des élus russes ont condamné cette décision du conseil régional de Lviv. Tous se sont mis à chercher comment «répondre au pays voisin», ayant qualifié cette annonce de «retour au Moyen Age».
Mais qu’en est-il, en réalité ? Tout d’abord, ce qui est concerné, ce sont les produits culturels en russe, et pas du tout la langue de conversations, celle que les gens utilisent dans leur quotidien. Personne ne risque une peine quelconque pour avoir employé la langue russe à Lviv et il n’est pas question de le faire, ni dans le présent, ni dans l’avenir. De plus, cette préconisation est faite à titre provisoire: elle est valable jusqu’à la fin de l’occupation des territoires ukrainiens par la Russie. Deutsche Welle a recueilli quelques explications de la part de représentants du Conseil régional de Lviv. Il précise qu’il s’agit d’une recommandation, qui ne prévoit pas de sanctions pour ceux qui ne s’y plieraient pas, mais a surtout un sens symbolique.
Les élus locaux insistent sur le fait qu’il s’agit, pour eux, d’équilibrer la politique de russification qui a été menée contre les Ukrainiens durant plusieurs sciecles, et en particulièrement en Galicie, à partir des années 1940 et jusqu’en 1991, date de l’indépendance ukrainienne.
Le conseil régional recommande aux établissements de divertissement de la région de Lviv de ne plus diffuser des oeuvres audiovisuelles en langue russe, jusqu’à la fin de l’occupation de la Crimée et des régions de l’est de l’Ukraine. Il s’agit donc bien d’une mesure symbolique, mais qui a fournit une belle occasion, pour les médias russes, de s’en prendre encore une fois aux Ukrainiens de l’ouest du pays qui sont les plus mobilisés pour assurer la sauvegarde de la langue.