Des médias russes et pro-russes ont rapporté que la douane française a saisi des organes humains venus d’un hôpital militaire de Dnipropetrovsk en Ukraine, à l’aéroport de Paris Orly. RusNext a diffusé cette fausse nouvelle le 23 avril 2017.
Narodniy Korrespondent, Politikus.ru, Imperia, Fishki.net, ainsi que des blogs et sites marginaux ont reprit ce fake mot pour mot.
Les auteurs de ce fake ont prétendu que la somme des coûts des organes humaines était de 4,04 millions d’euros. Il n’est pas clair de comment la douane française et la police nationale ont planifié cette détention, puisque, selon les auteurs, la charge était dirigée vers l’Arabie Saoudite, et s’était retrouvé en France par hasard. Ce soi-disant envoi d’organes humains était composé de «200 cloisons nasales et presque autant de sphincters».
Nous n’avons pas réussi à trouver la confirmation de ce propos chez les médias français, la douane française ou la police nationale.
StopFake a reçu un commentaire du chef adjoint de l’hôpital militaire de Dnipropetrovsk, Viktor Pisanko. «Mais c’est impossible ! Nous n’avons jamais envoyé d’organes de transplantation. C’est de la folie!» – dit-il en ayant entendu la «nouvelle».
Il convient de noter que la liste des organes humains pour transplantation ne contient pas les cloisons nasales ou les sphincters.
Il est naturel que nous n’ayons pas trouvé de données sur la société déstinataire «Labean», prétendument enregistrée aux Caïmans. La translittération en russe a permis de trouver des sociétés, enregistrées à Moscou et à Perm (les villes russes). Ces sociétés sont fermées depuis longtemps.
Nous avons aussi trouvé une explication satirique du nom «Labean» (Лабеан). En russe, on peut lire ce titre de la droite vers la gauche. Ainsi, le sens du mot dans ce cas est «vous vous êtes fait arnaquer». Des titres pareils étaient répandus dans les années 1991-1992 en Russie.
StopFake a fait une demande à la douane française, la police nationale et à l’aéroport de Paris Orly. Les institutions officielles n’ont pas répondu pour le moment.