Le journal en ligne russe Ukraina.ru a publié un article affirmant que l’Union Européenne s’est prononcée contre le renforcement du dispositif militaire des forces navales ukrainiennes dans la mer d’Azov. Les propagandistes russes ont pour cela travesti les propos de la Haute Représentante de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini. Ils ont assuré également que le Parlement européen a exprimé son mécontentement face à la militarisation de la mer d’Azov. Ces fakes ont été diffusés par Ukraina.ru, News-front, RIA Novosti, RBC et TASS.
En réalité, Federica Mogherini s’est vraiment inquiétée de la situation dans la mer d’Azov, mais elle a parlé de la flotte russe dont la présence affecte la paix et la stabilité dans la région. Le 23 octobre Madame Mogherini a declaré, dans son discours au Parlement Européen, que « l’Union Eurupéen ne veut pas devenir temoin d’une nouvelle escalade militaire à nos frontières ». Elle a précisé ensuite que «la construction du pont de Kertch entre la péninsule de Crimée et la Fédération de Russie a eu lieu sans le consentement de l’Ukraine, ce qui est une autre violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ce pont empêche également le passage des navires vers les ports ukrainiens dans la mer d’Azov». Mme Mogherini a donc defini les actions de la Russie comme destabilisatrices et n’a donc fait aucun repproche à l’Ukraine.
"A militarisation of the #Azov Sea is in no-one's interest [..] we will continue to push for the respect of international law and conventions, and to support Ukraine in these challenging circumstances" @FedericaMog #EPlenary pic.twitter.com/DoDdRtJ4ID
— European External Action Service – EEAS 🇪🇺 (@eu_eeas) October 23, 2018
Les autres représentants européens se sont de même prononcés contre les actes d’agression venus de la Russie. Anna Fotyga, l’eurodéputée polonaise, a déclaré que par la faute de la Russie a été imposé une restriction à la circulation des navires dans de nombreuses autres régions, notamment dans la mer Baltique. De plus, Mme Fotyga a lancé un appel à l’OTAN pour que l’Alliance protége les intérêts de l’Ukraine.
The situation developing in the Sea of #Azov is alarming & unacceptable. We cannot allow Russia to deny access to neighbouring territories through the aggressive militarisation of our seas. @NATO must continue its support to Ukraine 🇺🇦 #EPlenary pic.twitter.com/IXCJjUrKPE
— ECR Group (@ecrgroup) October 23, 2018
L’Alliance Atlantique a réagi favorablement à l’appel des parlementaires européens. Le 24 octobre, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg a déclaré que l’Alliance condamnait la militarisation de la mer d’Azov par la Russie et réaffirmé l’ « attachement à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’Ukraine, y compris la liberté de la navigation».
Le lendemain de la déclaration de Jens Stoltenberg, le 25 octobre, le Parlement européen a adopté une résolution qui a demandé d’aggraver les sanctions contre la Russie en raison de ses actes d’agression dans la mer d’Azov. En plus, l’UE demande également d’élargir les compétences de la mission de l’OSCE en Ukraine dans le secteur du transport maritime.
Il faut préciser que les ports ukrainiens ont subi des dommages importants, suite au blocus russe dans la mer d’Azov. Volodymyr Omelian, le ministre de transport et des infrastructures, a indiqué dans un interview à la radio Svoboda, que le FSB russe a pris l’habitude d’arrêter et d’inspecter les navires à destination de l’Ukraine qui passent par le détroit de Kertch, suite à quoi le flux de navires vers Mariupol et Berdiansk, les ports ukrainiens en Mer d’Azov, ont été divisés par 2. «Les pertes se chiffrent entre 15 et 50 mille dollars par jour», a précisé le ministre.