Les médias russes continuent à s’articuler autour du régime sans visas entre l’Ukraine et l’Union Européenne. Récemment, le journal en ligne Ukraina.ru a publié une article affirmant que l’entrée en vigueur du régime sans visas pour les Ukrainiens est préjudiciable par rapport à l’esclavage en Ukraine.
L’auteur de l’article, titré «La face cachée du régime sans visas impatiemment attendue» manipule franchement les données disponibles dans l’article. Ainsi, il tire des conclusions sur l’impact négatif du régime sans visas, seulement 9 jours après son entrée en vigueur. De plus, il a été capable de former son opinion à ce propos sur la base de quelques tentatives de trafic des femmes à l’étranger.
StopFake.org a reçu des données de la part de la Représentation en Ukraine de l’Organisation Internationale de la Migration. Tout d’abord, c’est bien la Fédération de Russie et pas l’UE qui est la destination prioritaire pour la «livraison» d’êtres humains soumis à l’esclavage, depuis l’Ukraine. Il y avait 67 % des cas en 2016, 64 % des cas en 2015 et 77 % des cas en 2014.
Katerina Levchenko, présidente d’une organisation de défense des droits de l’homme nommée «La Strada-Ukraine», se réfère à l’expérience passée de l’entrée en vigueur du régime sans visas avec des pays comme la Moldavie et la Géorgie: «Le niveau du trafic n’a pas augmenté en Moldavie ou en Géorgie dans le cadre de l’entrée en vigueur du régime sans visas».
En fait, il est impossible de faire des conclusions après 9 jours de fonctionnement du régime sans visas. Mais, nous allons surveiller les tendances des appels dans une ligne téléphonique nationale spéciale pour les victimes de violence familiale, de traite de personnes et de discrimination sexiste. Il sera possible de faire les conclusions préliminaires dans trois à six mois. Rappelons, en Ukraine, qu’il est possible de téléphoner gratuitement aux numéros de la ligne téléphonique nationale spéciale 0-800-500-225 ou 386».