Les médias russes ont créé un nouveau fake qui coïncide avec l’agression russe contre l’Ukraine en mer d’Azov.
Life.ru, Rossia 1, Argumenti i Fakti, ren.tv, Vzglyad ont récemment diffusé des articles affirmant que “l’Ukraine oblige des enfants à creuser des tranchées à Mariupol”.
Le 26 novembre, Gennadiy Mokhnenko, le chapelain et le fondateur du Fonds de charité «Piligrim» (un centre de réhabilitation pour les orphelins), a organisé une action patriotique en signe de solidarité avec l’armée ukrainienne. Ils sont venus aider à ranger des tranchées qui se trouvaient près de leur domicile.
Une vidéo et des photos montrent clairement que personne n’a obligé des enfants à «creuser des tranchées», parce que les enfants jouent, font du feu, montent la garde, partagent leurs impressions avec des journalistes. La réalité, c’est que ces enfants habitent à 300 mètres des tranchées en question, et donc y passent régulièrement, en allant vers la mer.
Les médias russes, comme souvent, interprètent ces événements à leur guise. Il traitent Gennadiy Mokhnenko, dirigeant du centre de réhabilitation pour les orphelines, de «maniaque, qui se prend pour un messie», qui « oblige » les enfants à creuser des tranchées. Et pourtant, en 2013 et en 2015, la chaîne de télévision russe RT a réalisé deux films (1, 2) sur l’activité pédagogique de Gennadiy Mokhnenko et sur la socialisation de ces enfants abandonnés. Leur regard a étonnement changé dès que Mokhnenko est devenu un chapelain de l’armée ukrainienne.
Ce fake s’inscrit dans une ligne de propagande, créée à l’aide des axes de narration suivants:
- Des textes sur l’alarmisme en Ukraine, liée à la l’imposition de la loi martiale dans les régions frontalières à la Russie et à la Transnistrie.
- Le président de l’Ukraine, Petro Porochenko, tente de repousser les élections à l’aide de la loi martiale, ce qui lui servirait aussi à améliorer son score.
- Une éducation nationaliste en Ukraine tente d’endoctriner la jeunesse. Ce n’est pas la première fois que StopFake se penche sur la problematique des «camps nazis pour la jeunesse» et sur la russophobie prétendu dans l’éducation ukrainienne.
Il ne faut pas oublier des chiffres importants: selon l’UNICEF, durant les 2 premières annés de la guerre, 1,7 millions des enfants sont devenus des victimes, c’est-à-dire 34% de toute la population touchée par le conflit armé. En 2017, l’UNICEF a déclaré qu’un million d’enfants en Ukraine ont besoin d’aide humanitaire immédiate et que 200 000 écoliers font leurs études à proximité de la ligne de front.