La chaîne de la télévision française Canal+ a, dans l’émission «Le Petit Journal», démystifié les manipulations de la plus grosse chaîne d’information propagandiste russe, «Rossia-24».
Le présentateur vedette de l’émission «Le Petit Journal», Yann Barthes a, avec ses journalistes, réussi non seulement a démentir un fake russe sur les événements en France, mais il a aussi rencontré les personnes qui ont donné des interview à la TV russe et qui ont été choquées par les mensonges et les manipulations brutales faites par les journalistes russes.
Yann Barthes ironise au sujet des méthodes des journalistes russes dès les premières minutes. « Aujourd’hui, nous parlerons de la télévision Russe, son président s’appelle Oleg Dobrodyeyev», dit-il tout à coup, en tenant le portrait du président russe Vladimir Poutine. « Ah! Non! Pardon ! Je me suis trompé de photo, continue-t-il. Mais je n’en ai pas d’autre. Oleg Dobrodyeyev est le président de la chaîne de télévision «Rossia-24».
Selon le présentateur, cette semaine, «Rossia-24» a diffusé un sujet sur la France dans laquelle les journalistes russes ont essayé, à leur avis, de «manipuler avec subtilité les événements en France». Barthes a montré un passage avec le porte-parole principal du Kremlin Kiselyov qui s’exprime sur les eurosceptiques de la France. «Pourquoi pas, s’il est bien connu qu’Oleg Dobrodyeyev n’est pas un fan de l’Union Européenne», a dit Yann Barthes, montrant à nouveau le portrait de Poutine.
Dans le premier sujet d’une durée de 6 minutes, le correspondant de « Rossia-24» Anton Liadov présente un reportage sur les protestations à Paris contre la Loi Travail du ministre El Khomri. Et il ne dit pas un mot sur les eurosceptiques. Le journaliste russe a demandé des témoignages à trois personnes: une participante des protestations, un économiste : Nicolas Bouzou et une diplômée de l’Université française, Hélène Timoshkina. Toutes les personnes interrogées ne parlent que du projet de la Loi Travail et pas un mot sur les eurosceptiques. Selon Barthes, le thème de l’Europe n’a pas été abordée avant la 3ème minute de ce reportage et il a duré 10 secondes, sur fond d’images vidéo montrant des gens dans un habit traditionnel musulman. Ensuite, le journaliste russe se trouve place de la République à Paris, où les adversaires de la Loi travail se sont rassemblées dans le mouvement «Nuit débout». Là-bas, Liadov interroge une participante et manipule les fragments de la vidéo, parlant des Français d’origine africaine. Au même moment, la voix-off parle de la craintes des français face aux migrants.
« Le sujet sur les eurosceptiques a commencé par les casseurs et les manifestations franco-française sur la Loi El Khomri, on a glissé sur les migrants et on se retrouve sur la place de la République avec une jeune femme qui dit qu’elle a peur des migrants.
Est-ce que vous commencez à comprendre où en venait la grosse chaîne d’info russe ? Non ?! Nous en non plus !», a continué à se moquer Yann Barthes.
La nature manipulatrice du reportage russe ressortait également dans le sujet sur le délogement des migrants dans une école secondaire du 19ème arrondissement de Paris. Une «dame en rouge» aurait dit: « on m’a poussé à la retraite pour me faire remplacer par des migrants d’Afrique». Ensuite on entend quelques mots hors contexte de l’interview du député du parti des «Républicains» Bruno Le Maire, et du fondateur du Front National Jean-Marie le Pen (l’audience de l’émission Le Petit Journal se mettaient à rire de son apparition). Il se sont « exprimés » sur la coopération avec la Russie.
Les journalistes de Le Petit Journal ont retrouvé tous les gens qui ont été interrogés par le correspondant de « Rossia 24». Tous ont été interviewé et ont tous nié les paroles en russe qui leurs ont été prêtées. « Ma réponse et ce qu’on a montré sur « Rossia 24» – se sont des propos complètement différentes», a dit Bruno Le Maire. « La dame en rouge» a été scandalisé du fait que la télévision l’ait présenté comme une raciste.
A la fin de l’émission chaque interviewé a donné des conseils à « Rossia 24», en appelant les Russes à cesser de produire des fakes.
Source: Ukrinform