Le chef du ministère des Affaires étrangères de la Fédération Russe a déclaré le 26 janvier lors d’une conférence de presse sur les résultats des activités diplomatiques russes de 2015, que la Russie n’avait pas violé les termes du Mémorandum de Budapest. Selon Sergueï Lavrov, le document contient une obligation – « ne pas employer d’armes nucléaires contre l’Ukraine ».
Cette information a été publiée par plusieurs médias russes et ukrainiens, avec entre-autre TASS, Izvestia, Perviy kanal, RBK-Ukraine, 112.ua.
Le Mémorandum sur les garanties de sécurité dans le cadre de l’adhésion de l’Ukraine au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (Mémorandum de Budapest) a été signé en 1994 entre l’Ukraine, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis. Ce document se compose de six paragraphes. Dans le paragraphe cinq, il est question des obligations de la Russie en tant que pays équipé d’armes nucléaires, de ne pas l’utiliser contre l’Ukraine.
Dans le reste du document, il est également question des obligations de la Fédération de Russie de respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine en échange de l’abandon des armes nucléaires. Dans le premier paragraphe, la Russie confirme son engagement à « respecter l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine dans ses frontières actuelles ». Dans le second paragraphe, le Kremlin a promis de « s’abstenir de toute menace ou d’usage de la force contre l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de son indépendance politique, et promet de ne jamais utiliser d’armes contre le pays».
Le Ministre des Affaires étrangères ukrainien Pavlo Klimkin, a déclaré le 26 janvier 2016 qu’il n’approuve pas les paroles de Sergueï Lavrov au sujet de la non-violation des conditions du mémorandum de Budapest par la Fédération Russe. Le chef du Ministère des Affaires étrangères ukrainien a alors suggéré au corps diplomatique russe de relire le texte du Mémorandum de Budapest.
Il faut noter que le Ministère russe des Affaires étrangères a déclaré le 1 avril 2014 (juste après l’annexion de la Crimée) que la Russie n’avait pas violé le Mémorandum de Budapest, celui qui l’obligeait «à ne pas utiliser ou menacer d’utiliser des armes nucléaires contre des États non nucléaires ».
Dans un autre temps, le président Vladimir Poutine a utilisé d’autre arguments pour justifier l’opération d’annexion de la Crimée. Répondant à une question posée par « Reuters », Vladimir Poutine a répondu qu’en cas de révolution en Ukraine (après la fuite de Viktor Ianoukovitch), il n’y a plus de contrats entre la Russie et ce « nouvel Etat ».