Avec ses frappes régulières « de haute précision », la Russie a détruit non pas un « entrepôt d’équipements occidentaux », mais des bâtiments résidentiels de la ville de Chortkiv, dans la région de Ternopil. Des civils ont été blessés et hospitalisés avec des blessures modérées; parmi eux il y avait des femmes et des enfants.
La Russie continue de promouvoir le récit selon lequel, dans la guerre contre l’Ukraine, les troupes russes se livrent à des frappes ponctuelles « uniquement contre des cibles militaires » des forces armées ukrainiennes. Le 12 juin, le ministère russe de la Défense a fait état de la « destruction réussie d’une grande installation militaire » dans la région de Ternopil. Les hommes de main du Kremlin ont déclaré qu' »un grand entrepôt » de matériel militaire occidental avait été liquidé par des « frappes de haute précision » dans cette région.
Les médias pro-Kremlin continuent de pratiquer la désinformation au sujet des « frappes de haute précision » de l’armée russe sur le territoire ukrainien, à la suite desquelles il n’y aurait « aucune victime civile ». Les affirmations des médias russes sont fausses. La Russie continue d’attaquer à coups de missiles les infrastructures civiles : écoles, hôpitaux, bâtiments résidentiels. Les organisations internationales et les partenaires de l’Ukraine ont souligné à plusieurs reprises que les frappes et attaques délibérées contre des personnes et des infrastructures civiles constituaient des crimes de guerre. Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale de La Haye a déjà recueilli des milliers de preuves de crimes russes.
La Russie a attaqué Chortkiv dans la région de Ternopil le 11 juin en fin de soirée. Quatre missiles et des roquettes russes lancés depuis la Mer Noire ont détruit des « objets stratégiques » – pour utiliser la terminologie des médias russes – tels que des bâtiments résidentiels et des voitures privées. Selon Volodymyr Trush, le chef de l’administration militaire régionale de Ternopil, une commission spéciale a enregistré des dommages à des degrés divers dans 37 bâtiments résidentiels. Au total, 371 propriétaires ont adressé à l’administration une déclaration concernant des dommages matériels.
L’une des quatre frappes russes a endommagé le gazoduc, laissant Chortkiv temporairement sans gaz. En outre, à la suite de l’attaque russe, un établissement d’enseignement a été endommagé, a ajouté V. Trush : fenêtres et portes de l’école, cloisons intérieures, plafonds du bâtiment de l’école de sport, du gymnase et de la salle de réunion ont été endommagés.
À la suite de ce bombardement cynique, 23 personnes ont été blessées, parmi eux il y avait une fillette de 12 ans originaire de Kharkiv. qui avait fui la guerre avec sa famille.
Les forces de l’ordre ukrainiennes ont signalé que des missiles russes avaient en effet partiellement détruit une installation militaire à Chortkiv, qui ne contenait cependant pas d’armes. Selon Oleksandr Bogomol, le chef de la police nationale de la région de Ternopil, le coup a d’abord été dirigé contre la population civile afin de démoraliser les citoyens.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a qualifié l’attaque à la roquette russe sur Chortkiv le 11 juin d’acte de terreur insensée contre la population civile du pays.
«Cette frappe n’a aucun sens tactique ou stratégique. Comme dans la grande majorité des autres frappes russes, c’est de la terreur, juste de la terreur… Ce sont ces faits qui vont désormais déterminer la perception de la Russie dans le monde », a souligné Zelenskyy.
