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Tyzhden.ua s’est entretenue avec une politologue français Hélène Blanc sur les perspectives des élections présidentielles en France, l’influence russe et le populisme comme une tendance mondiale. Cet entrerien a été conduit par Alla Lazareva.

UT : Commençons par la présidentielle française : ils existent des craintes que Marine Le Pen est bien partie pour devenir, disons, Trump français. Qu’est-ce que vous en pensez ?

– Je pense qu’il ne faut pas comparer les français et les americians, parce qu’il y a plain de différences: dans la façon de gouverner, dans la repartition de pouvoirs, entre les Sénats, américain et français… Moi, je ne dirais pas ça. En revanche, ce que m’inquiète un peu, c’est que les principales leadeurs qui se presentent à la présidentielle sont presque tous pro-Poutine. Marine Le Pen qui se dit patriote et qui s’exprime en faveur de la souvereuneté et l’indépendance de la France en même temps se fait financer par la Russie. C’est paraît quand même un peu scisophrène comme situation, de point de vue de bon sens. C’est la même chose pour François Fillon, et la même chose pour Melanchon. Benoit Hamont, sans doutes, poursuivrerait la politique de François Hollande à l’égard de la Russie, mais il n’a pas beaucoup de chances d’être élu… N’oublions pas que le grande mèrite de Président Hollande c’était surtout de ne pas devenir le paillasson de Poutine et ne pas livrer les mistrals. Ce que je n’arrive pas à faire comprendre aux hommes politiques français que je cotoit de temps en temps, et qui me demandent des analyses, ce que Poutine ne négocie pas, ce n’est pas dans sa culture, et lorsqu’il fait mine de négocier, qu’il signe les traités, tout de même il ne les respecte pas. Donc ce n’est pas tout à fait utile de passer des heures et de jours à négocier, et je pense que c’est un erreur que les candidats français, dans la plupart, demandent l’abandon des sanctions européens contre la Russie.

UT : Vous avez fait plusieurs livres sur les methodes de KGB, donc un livre qui est traduit vers l’ukrainien…

–           Tout à fait, et le Kremlin a cherché à me causer de problèmes au cause de cela. Comme je cite les faits embarassants, les actes illegaux, il faut me neutraliser, c’est ce qu’on a essayé de faire pendant longtemps, avec des menaces, des pressions… C’est commencé en 2000, avec Renata Lessnik, une dissidente moldave, avec laquelle j’ai travaillé durant 26 ans. Nous avons sorti ensemble un premier livre qui s’appellait «Le mal russe». C’était l’année d’élection de Président Poutine. Dans ce livre nous avons anticipé qu’est-ce que peut devenir la Russie avec Poutine en tant que Président. Evidement, ce livre a deplu fort à Kremlin, et depuis lors ils nous ont pas lâché. Ce gens-là ne supprotent pas la vérité, ils se croient, peut-être, à XIX sciècle, qui était le siécie de conquettes territoriales.

Il faut savoir que la Russie vit essentiellement d’importations, parce que globalement elle ne fabrique plus rien. L’économie russe n’a pas été diversifié bientôt 18 ans, la concurrence de gaz et de schiste americaine se faire sentir… Ce pays ne pourra pas vivre éternellement de vente de gaz, de petrole et des armes. La crise en Russie est importante, le niveau de vie a baissé de 10% depuis 1 ou 2 ans, et ce n’est pas fini. Poutine represente un grand danger pour son peuple, mais aussi pour l’Europe qui risque de se retrouver en tenailles entre la Russie et les Etats-Unis. On n’a pas d’armée, on n’est pas fort, on sait qu’on nous meprise, qu’on est lent, on est lourd, on met beaucoup de temps pour réagir… Nous ne sommes pas craints. En revanche, Poutine de son arrivée au pouvoir s’est mis à tout construire sur les rapports de forces, au mépris de droit. Il se croit mettre de jeu en Ukraine et en Syrie, et je pense que bientôt il se croira le mettre du monde. C’est extrêment dangereux.

UT : Comment vous expliquez que les hommes politiques français, ceux qui vous demandent des analyses et autres, font un oreil sourd aux chercheurs qui sont critiques vis-à-vis de Poutine, qui mesurent le danger qui’il represente et tirent la sonette d’alarme?

–           C’est pas la Russie, mais les dirigeants russe qui ont cette attitide assez suicidaire, je dois dire, parce que, au terme, cela devient contre-productive et pour les russes, et pour le reste du monde.

UT : Mais pourquoi les européens ne captent pas les signales de danger qui represente le Kremlin?

–           Pour tant des raisons qui sont pas forcement très jolies. D’abord parce que faire de business avec la Russie en ayant Vladimir Poutine comme allié c’est quand même extrement précieux, je doute qu’ils soient des grandes admirateurs de la culture, de la civilisation, de l’histoire russe, surtout que l’histoire russe, ils ne le connaissent pas. Quand j’entends les certains dire que la Crimée a toujours était russe, j’ai envie de rappeler que la Crimée était surtout ottomane, jusqu’à la fin de XVIII siécle, et ce n’est qu’à la fin de XVIII elle a rentré dans l’empire russe. En général, les français, comme les americains sont très ignorants de l’histoire de la Russie, les hommes politiques, dans la plupart, n’ont pas de métier, ont fait peu d’études et ont rentré très très jeuns dans la politique. Alors, les hommes politiques français, à mon avis, certans font de business avec la Russie, d’autres vient dans le denit totale, cela ne les derange pas que Poutine soit le dictateur, ils voient leur propre intérêt, à mon avis, et surtout que faire aujourd’hui un avocat de la Russie, c’est beaucoup plus reviens beaucoup plus payant… Il existe également, par exemple, chez Jean-Luc Mélanchon, la haine des Etats-Unis. Ils prefère se jeter dans les bras de dictateur russe que le partenareat avec un pseudo-démocrate americain….

UT : Cela dit, la politique internationale actuelle va dans le sens de populistes : Trump, Poutine, Le Pen…

– Tout à fait! Tout profite à Poutine et à Trump. Trump dit: «América first». Je pense que Poutine pourrais dire: «Russia first» dans sa façon d’envisager les choses. Tous les deux se rejuissent de Brexit. Parce que ça va sans doutes affaiblir l’Europe, et un de leur objectif est de casser l’Europe, de la diviser, de faire en sorte qu’elle ne represente plus un danger. Pour Poutine avec son union Eurasien, c’est un danger économique, une concurrence…

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Hélène Blanc est docteur en études slaves des langues orientales, politologue. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur l’Union soviétique et la Russie contemporaine.

Cet entrerien a été conduit par Alla Lazareva.

Source: Tyzhden.ua